Le général Mamadi Doumbouya, président de la transition, a prononcé un discours le mardi 31 décembre 2024 sur les ondes de la télévision nationale. Il a déclaré dans son allocution que les activités politiques, mises en pause par le CNRD en Guinée, reprendront en 2025.
Pour Dr Faya Millimono, président du Bloc liberal interrogé jeudi par notre rédaction, cette annonce de Doumbouya est un petit pas dans la bonne direction. Sauf que « lorsqu’on dit quelque chose que l’on n’a pas respecté, il est très difficile d’être cru désormais », a-t-il commenté.
Le président du BL a indiqué qu’il aurait préféré entendre le général Doumbouya réitérer son engagement initial, celui de ne jamais se présenter comme candidat à une élection en Guinée. « Aujourd’hui, ce qu’on attendait de lui dans ce discours, c’est qu’il revienne sur son engagement initial, en tant que soldat qui ne sera pas candidat, en tant que membre du CNRD qui ne sera pas candidat, et en tant que membre du gouvernement qui ne sera pas candidat. Le fait de ne pas revenir là-dessus, comme il l’a fait pendant ces années successives, nous fait douter de la sincérité de ses propos d’hier soir », souligne le président du Bloc libéral.
Interrogé sur la possibilité que cette relance des activités politiques entraîne également un retour des manifestations politiques, Dr Faya Millimono répond : « Une fois que les activités politiques sont reprises, les citoyens doivent avoir le droit, en toute légalité, de manifester ». Indiquant par la suite que le CNRD, quant à lui, profite pleinement de la liberté de manifestation, comme cela se fait déjà ressentir dans les mouvements de soutien qu’il assimile à une campagne en faveur de Mamadi Doumbouya.
« Ils sont déjà en campagne, et nous, nous sommes en train de préparer un dossier contre eux. Car il est contraire à la charte que des fonds publics aient été utilisés pour faire le tour de la Guinée et mener une campagne pour un candidat non encore déclaré », soutient-il. « Je m’attendais à ce que les procureurs s’autosaisissent, car des fonds publics ont été utilisés pour cette campagne. Nous avons déjà contacté nos avocats pour préparer un dossier contre tous ceux qui, en violation de la charte qui nous sert de constitution aujourd’hui, utilisent les fonds publics pour faire campagne à travers le pays », conclut-il.
Fodé Soumah