En Guinée, pour avoir dénoncé les manquements du régime militaire à sa tête le général Mamadi Doumbouya, l’opposant politique Aliou Bah (MoDeL) a été reconnu coupable d’offense au chef de l’État et de diffamation. Ainsi, le tribunal de première instance de Kaloum lui a infligé une peine sévère, deux ans d’emprisonnement ferme.
Sans surprise, la démocratie guinéenne vient de prendre un sérieux coup avec ce verdict prononcé par le juge. Depuis l’annonce du verdict, les condamnations fusent de partout. Les acteurs politiques et de la société civile dénoncent unanimement une « justice aux ordres ».
Pourtant, l’article 23 de la charte de la transition stipule que « les libertés d’opinion, d’expression, de conscience et de culte sont garanties ».
Face à la situation, Mohamed Lamine Diallo, conseiller au CNT, a pris la parole via ses plateformes de communication pour dénoncer une atteinte à la liberté d’expression. « Face à cette atteinte à la liberté d’expression, j’exprime mon soutien total et indéfectible à monsieur Aliou Bah, président du parti MoDeL », a indiqué Mamadou Thug.
Pour lui, la transition actuelle en Guinée devrait constituer une opportunité pour le pays de poser les bases d’un État démocratique respectueux des droits de l’homme et non le contraire. Le constat est, cependant, tout autre. « La recrudescence des arrestations arbitraires et des actes de violence envers les citoyens engagés affaiblit considérablement notre processus démocratique. La détention prolongée, voire la disparition, de figures telles que Foniké Mengué, Billo Bah ou encore Marouane en sont des illustrations tragiques », dénonce-t-il.
Par ailleurs, ce membre de la commission santé, éducation, affaires sociales et culturelles du CNT invite la justice guinéenne à la cessation d’actes de nature à brimer les libertés d’opinion en Guinée. « J’en appelle solennellement à la justice : cessez de criminaliser les opinions divergentes et les pensées critiques. La liberté d’expression n’est pas un crime, mais une richesse pour une nation aspirant à la démocratie et à la stabilité », interpelle-t-il.
N’Famoussa Siby