Me Mohamed Traoré, ex-bâtonnier, se retire du Conseil national de la transition. C’est par une lettre adressée au président du CNT que l’avocat a annoncé sa démission de cet organe législatif de la transition lundi 13 janvier 2025. À Kankan, les réactions sont mitigées.
Le motif exprimé dans sa lettre de démission est le non-respect du chronogramme de la transition signé avec la CEDEAO fixant la fin de la transition après 36 mois (3 ans).
Sékouba Traoré, coordinateur régional de la MAOG, juge une décision prématurée. « Cette décision est sincèrement prématurée. Il était question d’attendre le moment et l’opportunité des négociations, du dialogue au sein du CNT et de voir ce qu’il faut faire. On ne doit pas démissionner dans ce pays, nous devons tous travailler ici pour sortir ce pays de l’ornière. Il faut discuter sur la table des négociations, mais pas démissionner », dit-il.
Le président de l’Union des patriotes pour le développement de la Guinée a, pour sa part, salué une décision courageuse de l’avocat. Estimant que c’est un signal envoyé aux autorités de la transition.
« Un avocat qui a étudié le droit connaît mieux l’inconvénient du non-respect d’un engagement que quiconque. Vous savez, la démission est mieux que la trahison, que d’être un ennemi interne, parce que quand tu n’aimes pas , il faut dire non », soutient Amadou secteur Barry.
De son côté, le fédéral du Bloc libéral, Lancinè Condé, félicite l’avocat. Tout en espérant que d’autres en fassent autant.
« C’est un acte de bravoure, car on n’a pas la notion de démission en Guinée. C’est un message adressé aux grands responsables du pays que démissionner est bien possible si on voit que ça ne marche pas », soutient-il.
Michel Yaradouno, depuis Kankan