Le tronçon routier de Sanoyah est devenu un véritable cauchemar pour les usagers, particulièrement aux heures matinales. En cause : les étalagistes, majoritairement des femmes, qui occupent illégalement les trottoirs et une partie de la chaussée, provoquant des embouteillages pouvant durer près d’une heure.
Ce matin encore, la situation était chaotique. Un bouchon monstre s’étendait du carrefour de Kassonyah jusqu’à la déviation vers Kagbélén, énervant automobilistes et passagers pressés.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, les vendeuses ne sont pas les seules responsables. Certains chauffeurs stationnent en double file pour décharger des marchandises ou embarquer des passagers, aggravant la congestion.
Interrogées discrètement, certaines commerçantes affirment payer des redevances aux autorités communales pour occuper ces emplacements. «On nous a installées ici, et nous versons des taxes. Comment voulez-vous qu’on parte ?», confie l’une d’elles.
Coincé dans un taxi depuis 5h20, Aboubacar Camara, employé au port, s’indigne : «Regardez ces femmes, assises tranquillement tandis que nous sommes en retard au travail. Les autorités ferment les yeux parce qu’elles touchent de l’argent. C’est inadmissible !».
Contacté, Aly Manden Massa, président de la délégation spéciale de Sanoyah, dément catégoriquement toute complicité : «La commune n’a jamais perçu d’argent. Une opération de déguerpissement débutera cette semaine avec les services de sécurité. Je refuse que des vies soient sacrifiées pour de l’argent de trottoir».
Pourtant, malgré les promesses et les aménagements (ponts, murets), le marché de Sanoyah reste un point noir de la circulation. Les usagers, excédés, espèrent une action rapide… avant que d’autres ne «mordent à l’hameçon».
Balla Yombouno