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Confessions d’une prostituée de luxe à Conakry : « Ce métier m’a tout donné, mais à quel prix… »

La prostitution consiste à vendre son corps en échange d’argent. Souvent qualifiée de plus vieux métier du monde, elle se pratique sous diverses formes, avec des règles et des codes propres à chaque prostituée. Chacune fixe ses tarifs selon ses préférences et son mode de fonctionnement. Aujourd’hui, certaines femmes se démarquent en adoptant une approche plus sélective, plus discrète. Loin des trottoirs, des bars et des boîtes de nuit, elles ont redéfini les contours du métier. Parmi elles, nous avons rencontré X, 35 ans, prostituée depuis l’âge de 26 ans. Pour elle, son activité est une affaire de stratégie et de professionnalisme.

Pourquoi s’être lancée dans ce métier ?

Originaire d’une ville minière de la Basse Côte, X est diplômée en sciences politiques et vit à Conakry depuis 2012. Elle confie être entrée dans ce monde par le biais d’une amie proche d’un cercle aisé.

« Quand je suis arrivée à Conakry, j’étais hébergée par une connaissance de ma mère. Sa fille, qui avait mon âge, fréquentait souvent des hommes riches. À l’époque, j’étais focalisée sur mes études, mais je galérais financièrement. Elle me disait souvent : C’est bien d’étudier, mais c’est encore mieux d’avoir un peu d’argent pour tes besoins quotidiens. » Finalement, j’ai suivi son conseil. Elle m’a introduite dans son monde », raconte X en haussant les épaules, presque résignée, les bretelles de son soutien-gorge à peine dissimulées sous sa robe.

À ses débuts, X ne faisait pas de tri. Son objectif était simple : rentrer avec un minimum de 200.000 francs guinéens chaque nuit.

« À la tombée de la nuit, je me rendais dans un bar fréquenté par d’autres filles. Je négociais avec le premier venu. Mon seul but, c’était d’atteindre ma somme. Je ne fixais pas des prix élevés, je n’étais pas exigeante sur les pratiques. Il fallait que je me construise une clientèle fidèle. Dans les affaires, il faut être stratégique, non ? », dit-elle, un sourire malin aux lèvres.

Après trois ans, X décide de changer de cap. Finis les bars et les coins de rue. Elle vise plus haut.

« Je me suis dit qu’il fallait revoir ma façon de travailler, penser à l’avenir. J’avais déjà un carnet d’adresses bien fourni. J’ai contacté mes meilleurs clients pour leur annoncer que désormais, je ne me déplacerais que sur rendez-vous », dit-elle.

Désormais, X propose une grille tarifaire à ses clients. Les prix commencent à 500.000 FG. Pour un week-end, la prestation peut atteindre 2.000.000 FG. Elle ne se déplace que sur invitation et cible une clientèle aisée, parfois même des personnalités haut placées.

« Certains me paient même le double s’ils sont de bonne humeur. D’autres m’offrent des cadeaux : téléphones, vêtements, accessoires de luxe… », confie-t-elle.

Les gains : voyages, voiture et business parallèle

Ce métier lui a permis de mener un train de vie envié : voyages à Dubaï, en France, une voiture de luxe, un chantier en cours, et même un petit commerce en parallèle.

« J’ai deux clients réguliers : un opérateur économique influent et une haute personnalité du pays. Grâce à eux, j’ai beaucoup voyagé. L’un m’a offert une Lexus. Mon compte bancaire se porte bien, et aujourd’hui, je revends aussi des produits intimes pour femmes, les fameux “secrets de femme” », détaille-t-elle.

Un métier à hauts risques

Mais derrière le luxe et les apparences, X reconnaît que la prostitution reste un métier dangereux.

« Oui, j’ai trouvé une certaine stabilité financière. Mais ce n’est pas un métier sans conséquences. On est exposées aux maladies, aux violences, aux enlèvements, parfois même à la mort. Je ne recommande à aucune jeune fille d’emprunter ce chemin. Ce que j’ai vécu, je ne le souhaite à personne », soutient-elle.

Le témoignage de X est à la fois fascinant et glaçant. Il met en lumière une réalité souvent ignorée : la prostitution, même sous ses formes les plus « professionnelles », reste un monde dur, incertain et périlleux. Un monde qui donne… mais qui prend aussi beaucoup.

La prostitution est interdite en Guinée. Selon le Code pénal de Guinée, le proxénétisme est passible d’une peine de 2 à 5 ans d’emprisonnement et d’une amende allant de 2 millions à 10 millions de francs guinéens. Cependant, ce phénomène continue de se manifester, particulièrement à Conakry, où apparaissent des formes contemporaines de prostitution, souvent par le biais des médias sociaux.

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