Par un communiqué officiel N°2025-006/CSC publié ce lundi 2 juin, le Comité Supérieur de la Communication (CSC) du Burkina Faso a rappelé avec fermeté une obligation contractuelle essentielle concernant la diffusion des chaînes publiques nationales. Signé par son président, W. Louis Modeste Ouédraogo, le document stipule que le bouquet Canal+ est tenu de diffuser en clair toutes les chaînes de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina (RTB), même lorsque les abonnements de ses usagers arrivent à expiration.
Cette décision s’appuie sur la nouvelle convention de distribution de services audiovisuels à péage conclue le 14 février 2025 entre le CSC et Canal+, renouvelant celle initialement signée en 2012. L’article 8 de cette convention oblige formellement le distributeur à garantir l’accessibilité continue des chaînes nationales publiques au profit de l’ensemble des citoyens burkinabè.
Cette initiative s’inscrit dans une logique de respect du droit à l’information, pilier fondamental de toute démocratie. Elle permettra aux Burkinabè, même sans abonnement actif, de continuer à suivre l’actualité nationale, les émissions éducatives, culturelles et institutionnelles diffusées par la RTB.
Une inspiration pour la Guinée
Dans un contexte sous-régional où l’accès équitable à l’information reste un défi, cette décision exemplaire du CSC pourrait inspirer d’autres régulateurs, notamment en République de Guinée. Aujourd’hui, la RTG (Radiodiffusion Télévision Guinéenne), chaîne nationale, n’est pas accessible aux abonnés de Canal+ lorsque leur abonnement est expiré, privant ainsi des milliers de citoyens de leur droit à l’information publique.
Il serait opportun que la Haute Autorité de la Communication (HAC) de Guinée engage des discussions similaires avec Canal+ afin d’aboutir à une disposition équivalente. Cela garantirait que tous les Guinéens, quel que soit leur pouvoir d’achat ou leur situation d’abonnement, puissent continuer à accéder aux programmes de la télévision nationale.
Un tel engagement renforcerait la mission de service public des médias d’État, tout en contribuant à une meilleure cohésion sociale, à l’éducation civique et à l’inclusion numérique. Dans un monde de plus en plus interconnecté, l’accès libre à l’information nationale ne devrait pas être un privilège, mais un droit garanti à tous.
Bibi Fodé Sacko