Après N’zérékoré, c’est au tour de Kankan d’accueillir les opérations d’enrôlement et de délivrance des passeports biométriques. Un soulagement immense pour les citoyens longtemps contraints de rallier Conakry pour obtenir ce document essentiel.
Le calvaire des longues files d’attente, des trajets coûteux et des journées de travail sacrifiées pourrait bientôt appartenir au passé. Ce mercredi, le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général Bachir Diallo, a officiellement lancé les opérations de délivrance de passeports biométriques à Kankan. Une cérémonie sobre mais symbolique s’est tenue dans l’enceinte de la sûreté régionale, au quartier Korialen, en présence des autorités locales et de nombreux citoyens.
Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de transition de rapprocher les services publics des citoyens. Une ambition que le ministre a réaffirmée avec force
« Vous avez trop attendu. Il n’est plus question de parcourir des centaines de kilomètres, de quitter vos familles ou de perdre votre emploi pour obtenir un passeport. C’est un droit, pas une faveur. Et c’est au gouvernement de garantir ce droit », a-t-il déclaré.
Accompagné du ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, le général Diallo a également adressé une mise en garde claire à toute tentative de corruption ou de surfacturation.
« Le passeport est un service public. Son coût est fixé par l’État. Si un agent vous réclame 100 000 ou 200 000 francs en plus, composez le 110 ou signalez-le directement au directeur régional de la police. Il en répondra devant la loi », a-t-il martelé.
Malgré l’enthousiasme affiché, certains citoyens restent prudents. Ils redoutent que cette promesse, comme tant d’autres, ne soit pas respectée à la base. La réussite de cette politique dépendra de la rigueur des autorités locales dans l’application des directives venues de Conakry.
Michel Yaradouno, depuis Kankan