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Journalisme et IA  : « les journalistes doivent renforcer leurs capacités»  (Aly Chérif)

Ce 27 juin 2025, Conakry s’est imposée comme l’un des épicentres du journalisme africain en accueillant la première édition de la Rencontre des Journalistes Africains de Conakry (REJAC). Cet événement d’envergure a rassemblé des professionnels des médias, des experts en technologies numériques et des décideurs venus de divers horizons, autour d’un thème central : « Journalisme et intelligence artificielle ». Parmi les intervenants de marque figurait Aly Chérif, directeur national des technologies de l’information et de l’économie numérique au ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique. À l’issue de son intervention, il a accordé une interview exclusive à Ledjely.com.

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Ledjely.com : Vous avez animé un panel. Sur quoi portait votre intervention ?

Ali Chérif : Le panel visait à échanger autour des enjeux et défis liés à l’intelligence artificielle dans le journalisme. Aujourd’hui, l’IA transforme profondément nos vies. Elle touche tous les secteurs, y compris les médias, depuis la collecte, la vérification, la production jusqu’à la diffusion de l’information. Il était donc crucial d’en discuter avec des experts pour voir comment le journalisme africain peut s’adapter à ces mutations, tout en gardant son intégrité éthique et en développant des modèles économiques viables.

Quels sont, selon vous, les principaux risques et avantages de l’intelligence artificielle dans le journalisme ?

L’un des principaux risques, comme dans d’autres secteurs, est la désinformation. Les outils d’IA, selon les données qu’on leur fournit, peuvent produire des fake news. C’est pourquoi il est crucial que les journalistes soient formés à ces outils, qu’ils en comprennent les rouages.

Pour tirer profit de l’IA, les journalistes doivent renforcer leurs capacités, notamment en fact-checking. Un autre levier essentiel, c’est le prompt engineering, c’est-à-dire la manière de formuler les requêtes adressées aux agents conversationnels comme ChatGPT. Plus une question est précise, plus la réponse sera pertinente et fidèle à la réalité recherchée.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que l’IA va remplacer l’humain ?

Il y a effectivement deux écoles. Certains affirment que l’IA remplacera l’humain, d’autres s’y opposent. Moi, je pense qu’il ne faut pas adopter une posture radicale. La technologie évolue, et nous devons apprendre à la maîtriser, à la réguler, pour qu’elle soit à notre service, et non l’inverse.

Cela passe par la formation, la création d’infrastructures numériques adaptées et la souveraineté des données. C’est à cette condition que nous pourrons développer nos propres modèles, en phase avec nos réalités sociales et culturelles.

L’Afrique est souvent en retard dans le domaine du numérique. Comment peut-elle ne pas rater le virage de l’intelligence artificielle ? Et la Guinée en particulier ?

L’Afrique prend progressivement conscience de l’enjeu. Un sommet sur l’IA en Afrique s’est tenu récemment au Rwanda. À cette occasion, un acte d’engagement a été signé par plusieurs chefs d’État, prévoyant notamment la création d’un fonds de 60 milliards de dollars pour le développement de l’intelligence artificielle sur le continent.

Cela comprend l’investissement dans les infrastructures numériques, la création de data centers, le renforcement des compétences locales et la relocalisation de la technologie. En Guinée, même si nous sommes encore au début du processus, nous travaillons sur un document de stratégie nationale sur l’IA. Ce document posera les fondations pour les années à venir, intégrant la formation, la gouvernance des données, la recherche, etc.

Thierno Amadou Diallo

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