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Congrès de l’UFDG : Cellou Dalein tient tête au MATD

Ce 30 juin 2025, dans une réponse officielle adressée au Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) rejette catégoriquement l’injonction de suspendre son congrès extraordinaire prévu le 6 juillet prochain. Le parti de Cellou Dalein Diallo, accuse le ministère d’avoir pris une décision injustifiée, juridiquement infondée et politiquement partiale, fondée uniquement sur des revendications d’un groupe dissident sans existence légale.

Dans sa lettre, le MATD exigeait de l’UFDG « de surseoir, sans délai, à toute initiative liée à l’organisation du congrès extraordinaire » en invoquant la nécessité de respecter les statuts du parti, d’exécuter la réintégration d’un ancien cadre — Ousmane Gaoual Diallo — et de clarifier les litiges internes. Le ministère menaçait en outre le parti de sanctions et poursuites sous 48 heures, en l’absence de conformité.

Face à cela, le parti ne mâche pas ses mots. « Vous avez fondé vos injonctions exclusivement sur la version du Mouvement dit des “Réformateurs”, sans solliciter ni prendre en compte notre version des faits, dénonce-t-il. Ce procédé est contraire à l’exigence d’équité devant prévaloir dans l’exercice de votre fonction ».

Selon lui, les irrégularités évoquées ne sont que des « présomptions » et ne sauraient, en l’état, justifier la suspension d’un congrès politique, encore moins lorsque ce dernier a été autorisé par la justice. « Votre décision apparaît manifestement disproportionnée au regard des libertés fondamentales en jeu, au premier rang desquelles figurent la liberté d’association et la liberté de réunion », insiste-t-il.

Sur le plan juridique, l’UFDG s’appuie sur une décision du Tribunal de Première Instance de Dixinn rendue le 23 mai 2025, qui autorise le parti à organiser son congrès. « Il y a eu acquiescement sur le point relatif à l’organisation du congrès », souligne Cellou Dalein Diallo, qui précise que ni l’ancien ministre ni le ministère ne peuvent plus légalement remettre en cause ce droit.

Plus encore, il considère que l’intervention du ministère constitue un abus de pouvoir : « Votre décision constitue un abus d’autorité contre l’administration de la justice en ce qu’elle entrave l’exécution d’une loi et d’un jugement entré partiellement en force de chose jugée. Cette infraction est sanctionnée par les articles 640 et 641 du Code pénal».

Dans un passage particulièrement incisif, l’UFDG dénonce ce qu’il considère comme une tentative de manipulation administrative au profit d’une minorité « M. Ousmane Gaoual Diallo ne peut plus obtenir la suspension du congrès de l’UFDG par voie judiciaire. C’est pourquoi il cherche à l’obtenir par la voie administrative ».

Quant au groupe dissident cité dans la lettre du ministère, le « Mouvement des Réformateurs de l’UFDG », Cellou Dalein Diallo affirme qu’il n’a « aucune existence juridique reconnue » et que ses membres ont publiquement renié les valeurs du parti. Il rejette également la tentative du ministre d’imposer un dialogue avec ce mouvement, estimant qu’il s’agit là d’une atteinte au principe de l’autonomie des partis politiques. « S’il intervenait pour favoriser une partie contre une autre, cela pourrait être considéré comme une immixtion illégale dans la vie interne d’un parti, une atteinte à la liberté d’association, et éventuellement, un abus de pouvoir », avertit-il.

L’UFDG assure que la convocation du congrès s’est déroulée conformément aux statuts et au règlement intérieur. Initialement prévu pour avril 2025, l’événement avait été suspendu par la justice avant d’être reconvoqué le 28 mai, à la suite du jugement favorable du tribunal de Dixinn. « Compte tenu de ce qui précède, l’UFDG est juridiquement fondée à organiser son congrès, conclut Cellou Dalein Diallo. Nous sommes convaincus que vous ne manquerez pas de revenir sur vos décisions et injonctions pour permettre à notre parti de tenir son congrès le 6 juillet, et à la justice, déjà saisie, de trancher les litiges », conclut-il.

Thierno Amadou Diallo

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