Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, s’est exprimé ce mercredi sur France 24 au sujet d’une éventuelle candidature du président de la Transition, le général Mamadi Doumbouya, à la prochaine élection présidentielle.
Interrogé sur la possibilité que le président de la Transition se présente aux urnes, le chef du gouvernement a rappelé que cette question n’était pas prioritaire pour le moment. Selon lui, le débat public devrait se concentrer sur le fond : « Laissons-lui le soin, comme à tout autre citoyen de la République, de se porter candidat. Pour l’instant, ce qui est à l’ordre du jour, c’est de savoir si nous voulons une constitution qui rassemble le peuple, qui réponde aux aspirations profondes, qui garantisse l’égalité et la cohésion, et qui renforce l’intégration de toutes les communautés ».
Pour Amadou Oury Bah, la Guinée est à un tournant décisif dans son processus de consolidation démocratique. Il souligne que le pays a connu par le passé des périodes troubles et tragiques, liées aux débats sur qui pouvait ou ne pouvait pas briguer le pouvoir. « Nous avons connu des histoires troublées du fait de certains candidats. Aujourd’hui, nous cherchons à donner la chance à tous ceux qui estiment pouvoir incarner un projet politique de le proposer au peuple de Guinée », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a également abordé la question des anciens dirigeants ou personnalités politiques désireux de revenir sur la scène nationale. Il a mis en garde contre un retour à l’ordre ancien : « Voulez-vous qu’on restaure une situation extrêmement dangereuse pour la stabilité et la paix civile en Guinée ? ». Selon lui, la responsabilité individuelle et le passé judiciaire de certains acteurs doivent être pris en compte, et ce sont ces éléments qui peuvent expliquer pourquoi certains ne sont pas en lice aujourd’hui.
Amadou Oury Bah a insisté sur l’importance de mettre l’accent sur les projets politiques plutôt que sur les individualités. Selon lui, « le plus essentiel est d’avoir une offre politique crédible, susceptible d’être écoutée et d’être entendue, qui réponde réellement aux aspirations des Guinéens ».
Siby