Ce n’est pas tous les jours qu’il nous est donné de constater une convergence de vue entre les services de police et l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH). Pourtant, c’est le cas à propos des cameras récemment installées le long des voiries publiques de la capitale Conakry. Si la mesure est justifiée du côté de la police par la nécessité de la sécurité publique, l’ONG de défense des droits humains, quant à elle, voit-là un impératif de modernisation qu’il était temps que la Guinée satisfasse.
Ceux des citoyens qui comptaient sur l’OGDH pour appuyer leurs doutes et réserves au sujet de l’installation de ces cameras peuvent donc être déçues. Car l’ONG n’y voit aucun inconvénient. Aucun inconvénient ou presque. « Il faut que la Guinée se modernise comme tous les autres pays du monde. Avoir des caméras dans la rue pour veiller sur le flux de la circulation routière est une bonne chose», estime en effet Abdoul Gadiri Diallo, le président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme, joint par notre rédaction. L’ONG salue donc l’esprit de la mise en place de ces cameras. Cependant, son président met en garde contre un travestissement de la mission originelle de ses cameras. «Il ne faudrait pas qu’on utilise ces caméras pour identifier des gens à des fins politiques», explique-t-il.
Eh bien, du côté du ministère de la Sécurité, on le rassure. « Elles sont installées dans le cadre de la sécurité publique», promet ainsi Mamadou Camara, le porte-parole de la police. Celui-ci tient d’ailleurs à préciser que l’installation des cameras le long des voiries publiques est un phénomène d’envergure planétaire désormais. « Dans tous les pays du monde, des caméras existent sur les voiries publiques », estime-t-il en effet.
Voilà qui devrait mettre fin à certaines supputations.
Ibrahima Kindi BARRY
