Trois jours après le lancement officiel de la campagne référendaire à Kankan, le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, Billy Kaba, chargé de la mobilisation dans la préfecture, a dressé le bilan devant la presse. S’il reconnaît quelques difficultés organisationnelles, il salue néanmoins la détermination des populations du Nabaya à porter le projet de nouvelle Constitution. Face aux rumeurs faisant état d’un financement d’un milliard de francs guinéens pour la mobilisation à Kankan, Billy Kaba a catégoriquement démenti et dénoncé ce qu’il qualifie de « fausses accusations ».
Le 10 septembre dernier, la ville de Kankan a accueilli en grande pompe le coup d’envoi de la campagne, en présence de plusieurs cadres du pays. Pour Billy Kaba, la forte mobilisation constatée est une victoire collective.
« Après ce grand lancement du meeting du 21 septembre, je ressens un sentiment de satisfaction. La mobilisation a réuni toutes les couches sociales : notables, femmes, jeunes, sages… Le résultat que vous avez vu est celui d’un travail collégial et commun », s’est-il réjoui.
Si certains internautes ont qualifié ce lancement de « fiasco », l’organisateur ne partage pas cet avis.
« Je comprends ce qu’ils disent. Il peut y avoir des dérapages dans toute organisation humaine. Cette fois-ci, le délai était très court. Le principal problème a été lié aux T-shirts : 10 000 pièces prévues pour Kankan n’ont pas pu être utilisées, car elles ne portaient pas la photo du président de la République. Mais malgré cela, la jeunesse a montré sa bravoure et répondu massivement à l’appel », a-t-il expliqué.
À propos des rumeurs selon lesquelles un budget d’un milliard aurait été mis à disposition pour la campagne à Kankan, Billy Kaba dément fermement.
« Plus d’un milliard pour la mobilisation ? J’aurais bien aimé. Mais je n’ai jamais eu ce montant. C’est la volonté humaine, l’engagement et le volontariat qui ont permis cette mobilisation », insiste-t-il.
Au-delà de la mobilisation, le responsable mise désormais sur la sensibilisation pour inciter les populations à retirer leurs cartes et se rendre aux urnes le 21 septembre.
« Je demande à ceux qui n’ont pas encore retiré leurs cartes d’électeurs de le faire, et surtout d’aller voter. C’est notre devoir citoyen. La plus belle façon de contribuer au développement de ce pays, c’est de poser cet acte. Si nous prenons le temps d’expliquer à la population les enjeux, je ne m’attends pas à moins de 98 % », a-t-il conclu.
En attendant le jour du scrutin, les rassemblements de rue restent interdits dans la préfecture de Kankan.
Michel Yaradouno, depuis Kankan