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FAYA MILLIMONO: “la CEDEAO est interpellée par devoir”

Nous précisons que nous avons eu cet entretien avec le leader du Bloc libéral (BL), Faya Millimono, avant que l’information relative à l’annulation de la venue des chefs d’Etat de la CEDEAO soit rendue publique. Mais cela n’enlève en rien à la pertinence de l’interview. En particulier pour ce qui est de la détermination de l’opposition guinéenne (FNDC compris) à empêcher le président Alpha Condé d’organiser son référendum constitutionnel, mais aussi les élections législatives.

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Selon quelques indiscrétions, on aurait ébauché un plan de découplage des élections de manière à organiser le référendum, pour reporter à plus tard les élections législatives. En tant que membre de l’opposition, qu’en dites-vous ? 

Ce problème est d’abord constitutionnel. On ne peut pas dire : ‘’acceptons de violer la constitution et après dire qu’on va respecter les lois’’. Mais pour le moment, je me réserve d’apporter des commentaires sur des hypothèses, au moment venu, je me prononcerai sur le sujet.

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Que pensez-vous de la venue des chefs d’Etat de la CEDEAO, à quoi vous-vous attendez ?

Les chefs d’Etats de la CEDEAO viennent d’abord par devoir vis-à-vis de la communauté ouest-africaine. Il y a un contrat qui lie chacun des pays membres de la CEDEAO par rapport au respect et à la promotion de certaines valeurs communes. Donc, par devoir, ils viennent pour essayer de préserver la paix en Guinée et aussi dans la sous-région. Je pense qu’il serait bien de dire à Alpha Condé qui ne cesse de se comparer au Togo que le Togo n’est pas la Guinée. Car ce qu’on omet souvent c’est de préciser que limitation de mandat n’était pas inscrite dans la constitution togolaise. Cette précision est importante à l’intention du président Alpha Condé qui ne se cesse de plaindre en arguant qu’il y a des présidents qui sont en train de s’éterniser au pouvoir, mais que lui le monde est contre lui. Mais qu’il sache que le monde n’est pas contre lui, c’est nous qui ne voulons plus de quelqu’un qui a un appétit insatiable pour le pouvoir et qui va continuer à mettre en danger l’avenir de toute une génération. Nous n’allons pas permettre cela, s’il le faut, au prix de nos vies. Il faut que les président de l’Afrique de l’ouest viennent dire au président Alpha Condé que comparaison n’est pas raison. Et que s’il n’entend pas raisons, il va sortir par la petite porte.

S’il n’entend pas raison avec la CEDEAO, de quels moyens disposez-vous au niveau de l’opposition ou du FNDC pour lui faire entendre raison ? 

D’abord si on en est là aujourd’hui, c’est parce que le FNDC a su mettre la pression. Nous avons passé plus d’un an à dénoncer des choses que la communauté internationale vient de reconnaître car, on avait dit qu’on n’avait pas de fichier. Alpha n’a jamais eu une majorité en Guinée, il a passé les dix ans à se fabriquer un mensonge qu’on appelle abusivement le fichier électoral. Nous ne permettrons plus cela et, il y a des vies en jeu et ce n’est pas pour un vieux de plus quatre-vingts ans qu’on va continuer à voir des enfants mourir encore dans le désert et dans la méditerranée. Il a fait son temps, il ne fera pas notre temps et celui de nos enfants.

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Est-ce-que c’est réaliste de la part de l’opposition de vouloir à tout prix que le rendez-vous du 22 mars n’ait pas lieu, quand on sait qu’il y a une pression de la part de la mouvance qui s’accroit sur le président ?  

C’est Alpha qui sait mis dans une situation anticonstitutionnelle. Les gens l’on laissé croire et lui-même s’est laissé croire qu’il est le seul homme capable de diriger la Guinée. Ce qui est faux. La Guinée a des gens pour une alternative. Donc, c’est lui qui sait mis dans ce problème et il doit une trouver une solution pour s’en sortir.

Mais en tirant trop sur cette corde, est ce qu’on ne met pas en péril la stabilité et la paix sociale ? 

Ecoutez, on ne parle plus de paix lorsque nous avons enterré plus de 40 personnes. On ne parle pas de paix lorsque les leaders du FNDC sont arrêtés par des hommes en cagoule. On ne parle pas de paix lorsque autant de personnes sont devenues infirmes à vie ; non, nous voulons bien qu’on parle de paix, mais nous exigeons d’abord la justice pour qu’on parle de paix.

Propos transcris par Ibrahima Kindi BARRY

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