On le disait dans un précédent article : la décision prise par les autorités locales de Kindia d’infliger une amande de 500 000 francs guinéens et 72 heures de détention à tout citoyen pris ne portant pas un masque rendu obligatoire en Guinée pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus a mis la Cité des agrumes sous tensions ce lundi 8 juin 2020.
Ce matin, jour de l’entrée en vigueur de la mesure, les forces de l’ordre ont fait irruption au grand marché de la ville aux environs de 10 heures.
Visant à appliquer à la lettre la décision prise par les autorités communales, préfectorales et les forces de sécurité, cette descente des agents a entraîné la colère des populations contre ce qu’elles considèrent comme un abus d’autorité. Les jeunes du quartier Abattoir et ceux des environs ont protesté contre la brutalité exercée sur certaines femmes et jeunes dans le marché Gnéguema, Polia et au grand carrefour de Sanloiya.
Des échauffourées ont éclaté entre les deux camps, provoquant ainsi une grande panique au centre-ville. Conséquence, des boutiques et autres commerces ont fermé, des barricades ont été érigés par les jeunes ivres de colère, faisant des débandades dans tous les sens.
Au moment où nous mettons en ligne cette dépêche, un calme précaire est revenu dans la ville, mais les jeunes en concertation dans les quartiers entendent former un front pour faire abdiquer les autorités devant mesure jugée excessive et injuste, d’autant que l’amande prévue par le président Alpha Condé pour non-port du masque est de 30 000 francs guinéens.
Balla Fakoly, Kindia pour Ledjely.com