Dans la ville de Kankan, la manifestation qui était annoncée ce matin n’a pas encore lieu. Et tout indique que ce ne sera pas le cas pour le reste de la journée non plus. En cause, l’impressionnant dispositif sécuritaire qui quadrille la ville, avec des pick-up remplis d’agents stationnés au niveau des principaux carrefours. C’est du moins le constat du correspondant de ledjely.com sur place.
Tôt ce matin, le carrefour Komorala loisirs point de ralliement des manifestants était quadrillé par les agents de sécurité. Sur les lieux, quatre pick-up avec à bords, des agents qui veillent au grain.
Et le moins qu’on puisse, c’est que cette approche aura payé. En effet, à croire Mamoudou Kaba, responsable communication du mouvement qui avait planifié la manifestation de ce mardi, ce déploiement massif des forces de l’ordre a eu raison de la protestation. « Nous sommes sortis très tôt pour manifester notre mécontentement face à l’arrestation de nos amis, mais les agents sont venus nous étouffer avec les gaz lacrymogènes jetés un peu partout, ils ont pourchassé les premiers qui sont sortis et les autres par peur ont dû renoncer au mouvement ».
Toutefois, il est à se demander si au-delà de la dissuasion par les forces de l’ordre, le mouvement n’est pas affecté dans sa dynamique. D’autant que le responsable avec lequel notre rédaction a échangé semblait en proie à un certain défaitisme. « Nous avons une rencontre les prochaines heures, soit aujourd’hui ou demain. C’est après nous allons décider de la suite à donner au mouvement qui était pourtant très considéré par les citoyens de la haute Guinée ».
Côté autorités, c’est un silence total depuis quelques jours sur ce sujet. Aussi, aucun responsable ni administratif, ni sécuritaire n’a voulu se prêter à notre micro pour évoquer le sujet.
Michel Yaradouno pour Ledjely.com