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N’ZÉRÉKORÉ : une femme d’un détenu des violences électorales du 22 mars dernier se confie

Dans la capitale de la Guinée forestière, depuis l’arrestation et la déportation à Kankan des personnes interpellées les 22 et 23 mars 2020, les parents sont presque à bout de souffle. Pour la libération des siens dont la détention est jugée injustice et orientée contre un camp, certaines familles des détenus à N’Zérékoré traversent l’enfer sur terre.

La semaine dernière si une cinquantaine de femmes dont les maris et fils sont détenus à Kankan ont pris d’assaut le patriarcat de N’Zérékoré pour demander la libération de leurs proches, ce mardi ces mêmes femmes se sont données rendez-vous chez le patriarche, pour réclamer la grâce du président de la République dans cette affaire.

Suite à la première manifestation, le patriarche Molo Holo Haly Zogbélemou avait rassuré les proches des détenus. Sans succès. « La semaine dernière, nous étions venues voir le patriarche pour qu’il nous aide afin que nos maris recouvrent leur liberté. Il nous avait convaincu de rentrer à la maison et que dans une semaine on aurait une suite favorable. Voilà, aujourd’hui nous sommes à une semaine mais rien n’est fait. Nos maris restent toujours en prison. Comme on n’a rien eu de lui, c’est pourquoi, on est revenues ce matin. Maintenant, on sera là pour laver ses habits, faire tout ce qu’il veut jusqu’à leur libération« , indiqué cette dame, visiblement abattue.

Se confiant au micro de notre correspondant régional, « madame détenue », comme elle se surnomme, est revenue sur la souffrance que connaît sa famille depuis l’arrestation de son mari. « Aujourd’hui, on n’a pas de moyens. On n’a pas de quoi manger. A l’heure qu’il fait, je me nourris de la vente des feuilles. Quand les gens plantent, je viens demander les feuilles de manioc, de patates… C’est ce que je revends pour nourrir la famille. Des fois, je lave les habits des gens pour pouvoir trouver de quoi manger. Ma fille doit faire le baccalauréat, mais aujourd’hui depuis que son père a été arrêté, elle n’étudie pas. Tout simplement parce qu’elle fréquente une école privée et je ne suis pas à la hauteur de payer ses frais de scolarité. Je demande au président Alpha Condé de penser à nous en libérant nos maris et nos enfants », plaide cette dame très désespérée.

Il faut dire que cette situation des détenus de Kankan fait grincer les dents dans la région. Plusieurs couches sociales déplorent cette attitude des autorités. Pour elles, la libération de ces personnes contribuera efficacement à une paix durable à N’Zérékoré.

Niouma Lazare Kamano, correspondant régional pour Ledjely.com

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