Le général de brigade à la retraite Facinet Touré a été inhumé ce jeudi 17 juin 2021 au cimetière de Cameroun, dans la commune de Dixinn. Mais avant, l’ancien médiateur de la République a eu droit à un vibrant hommage, rendu par les membres de sa famille, ses amis et ses anciens collaborateurs, à la morgue de l’hôpital Ignace Deen, en présence du président Alpha Condé.
Au cours de la cérémonie, il a été rappelé les postes occupés par le défunt depuis son intégration dans l’armée coloniale française en 1955, jusqu’à sa mise en retraite avec le grade de général de brigade. Né en 1934 à Mamou, le général Facinet Touré qui laisse derrière lui une veuve et quatre enfants fut l’un des membres fondateurs du Comité militaire du redressement national (CMRN) qui avait pris le pouvoir 3 avril 1984, une semaine après le décès du premier président de la Guinée, Ahmed Sékou Touré. Durant les 24 ans de règne du général Lansana Conté, le chef du CMRN, le général Facinet Touré a occupé des hautes fonctions gouvernementales, militaires et politiques. Au total sa carrière durera près de 60 ans.
Après sa titularisation en CTA1 en 1956 et CAT2 en 1967, il a gravi plusieurs échelons, servant successivement au camp Almamy Touré, au premier Bataillon de la République du Congo en juin 1960, où il était envoyé en mission. Cette mission terminée, il est affecté au Bataillon spécial de Conakry, puis à la compagnie du Quartier général le 20 avril 1961. Il est apprêté encore à la compagnie du Bataillon de Conakry à compter du 1er juin 1961. S’en suivent des affectations à la deuxième compagnie du Bataillon de Labé le 10 janvier 1963, au quartier général intendant militaire en 1965, à Boké en qualité de trésorier en novembre 1965, au Bataillon de la Haute-Guinée à Kankan en qualité de trésorier en 1967. Affecté au troisième Bataillon de Labé en qualité du commandant de détachement de Mali le 10 octobre 1969. Il enchainera les missions comme chef région de Dalaba puis troisième zone militaire de Kankan et à l’Ecole normale supérieure de Maneah.
Au niveau gouvernemental, il a été d’abord nommé ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, ministre des Transports et des Travaux publics en 1988. Elevé à titre exceptionnel au grade de général de brigade en septembre 2010, « le général Facinet Touré nous quitte après avoir rendu des loyaux services à la nation », a témoigné l’un de ses anciens collaborateurs. Entre 2011 et 2013, il occupe le poste de Médiateur de la République.
Parents et collaborateurs pleurent la disparition d’un homme « humble et noble, aux qualités exceptionnelles ». C’est le jeune frère du défunt connu sous le nom Ambassadeur Touré qui a pris la parole au nom de la famille : « Perdre un être cher, c’est perdre une partie de soi (…) Ça ne sera pas facile, mais mon cher frère comme tu nous as toujours enseigné et tu disais souvent, ce que je souhaite toujours pour la famille, c’est le bonheur. Soit rassuré que l’on suivra le chemin pour honorer ta mémoire. Tu étais un homme dévoué pour tous, nous adorons toujours ce souvenir positif de toi, ta gentillesse, ta générosité, tes blagues, tes sourires, ta disponibilité et ta grandeur d’âme. Tu laisses un grande vide autour de nous mais sache que nous te porterons dans nos cœur ».
« Nous avons servi plus de 20 ans ensemble dans les forces armées ou en mission sur le territoire africain. Depuis qu’on s’est connu, il a eu une sympathie particulière pour moi, il m’a adopté comme son jeune frère. Je t’ai connu comme un homme serviable, gentil et tu étais reconnaissant, un homme qui savait créer une ambiance de gaieté et de coopération », a témoigné le colonel Ibrahima Diallo, au nom des généraux à la retraite.
Le ministre secrétaire général à la Présidence de la République, au nom du président Alpha Condé et du Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, a rendu hommage à « un homme d’honneur ». «Un homme dont le parcours a été marqué de l’engagement et de la sincérité. Le général Facinet Touré est entré dans l’histoire de la Guinée, non pas en 1984. Mais en 1959, en faisant le choix de rejoindre la jeune République au lieu de rester enrôlé dans l’armée française qui à l’époque bataillait en Algérie. Ce choix d’un jeune militaire guinéen est le premier témoignage de son patriotisme (…) Un tel homme est une source d’inspiration intarissable », a ajouté Naby Youssouf Kiridi Bangoura.
Balla Yombouno