Cela n’arrive pas tous les jours, mais cette fois c’est bien la Guinée qui a raison. De la Guinée, les autorités avaient en effet émis des doutes quant à la fiabilité du diagnostic de leurs homologues ivoiriennes qui, le 14 août dernier, annonçaient un cas d’Ebola via une patiente partie de Labé. Quelque peu interloqués, vu qu’ils avaient, quelques semaines plus tôt, déclaré la fin de l’épidémie qui avait resurgit en région forestière, les responsables sanitaires guinéens s’étaient néanmoins pliés au protocole de recherche et d’isolement des cas contacts. Mais les tests pratiqués sur ces derniers ne confirment point le diagnostic des autorités ivoiriennes. Et même du côté de la Côte d’Ivoire, aucun cas supplémentaire n’est notifié au-delà de la patiente originelle. Plutôt curieux, pour qui connait la contagiosité d’Ebola et se rappelle que la jeune femme a emprunté le transport en commun de Labé à Abidjan. Mais du côté de la Côte d’Ivoire, on se refusait jusqu’ici à admettre la méprise. Mais avec le verdict de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), nos voisins ivoiriens sont bien obligés de reconnaître. Quitte à le faire discrètement.
Avec le diagnostic qu’il a établi à l’issue de l’analyse des prélèvements faits sur la jeune femme guinéenne, le 14 août 2021, l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire s’était de toute évidence trompé et avait de même induit les autorités ivoiriennes et l’OMS en erreur. Ainsi, l’agence onusienne en charge de la santé avait dans la foulée qualifié « d’extrêmement préoccupant », ce nouveau cas.
Sauf que deux semaines après, c’est l’OMS elle-même qui remet les pendules à l’heure. Se fondant sur des analyses supplémentaires effectuées sur les mêmes prélèvements par le laboratoire Bio-Mérieux et l’Institut Pasteur de Lyon en France, elle dit en effet que « aucune preuve » ne laisse supposer que ce dont souffrait la femme guinéenne était Ebola. De fait, les prélèvements se sont révélés négatifs « tant par la technique PCR que pour la sérologie », finit par reconnaître également le ministère ivoirien de la Santé.
Voilà qui vient conforter de la plus belle des manières les doutes qu’émettaient dès au début Dr. Sakoba Keïta et Cie. Même si leurs réserves avaient de la peine à passer aux yeux d’une opinion publique guinéenne, pas très encline à accorder sa confiance à ses autorités.
Allez savoir pourquoi ?
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