Arrêté dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 septembre 2021, pour « violation » d’un « engagement » pris par l’ancien premier ministre au nom de l’ensemble des membres du gouvernement qu’il conduisait, Tibou Kamara avait ensuite été libéré moins de 24 heures après. Ceci étant, l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) trouve que les circonstances de son interpellation relevaient d’une violation des droits de l’homme.
Si comme le disent les responsables du CNRD, des instructions avaient été données aux anciens membres du gouvernement quant à l’attitude à tenir, Souleymane Bah, le président de l’OGDH, pense que l’ex ministre, Tibou Kamara aurait dû les respecter. Toutefois, même la violation éventuelle de ces instructions ne justifierait pas, selon lui, les conditions d’arrestation qui ont été celles l’interpellation de l’ancien ministre. « Il faut dire qu’il y’a eu un certain abus… Ce n’est pas bien d’arrêter les gens comme ça. Le code de procédure pénale interdit d’arrêter quelqu’un entre 21 heures et 06 heures du matin. L’arrêter dans la nuit, c’était très grave, c’est mauvais. On ne doit pas le faire. Quel que soit ce qu’il a fait, ils devraient attendre le matin, à une heure normale pour peut-être l’interpeller et lui parler, c’est une violation des droits de l’homme », estime le défenseur des droits humains.
Ceci étant, Souleymane Bah trouve que ce n’est pas évident de débarrasser les forces de l’ordre et de défense de pratiques qu’ils ont utilisées des années durant, en si peu de temps. « Les habitudes ont la peau dure. Donc, ils sont habitués à agir comme ça. Ce n’est pas facile de leur faire cesser dans un délai aussi court », dit-il.
Elisabeth Zézé Guilavogui