Plusieurs Guinéens ont du mal à trouver leur premier emploi à la sortie de l’université. Si certains d’entre eux choisissent de s’inscrire sur la longue liste de chômeurs, une poignée essaie de s’en sortir tant bien que mal à l’image de Tidiane Sow, coiffeur au quartier de Foulamadina.
Tidiane Sow est diplômé en droit des affaires depuis 2010. Il explique avoir déposé ses dossiers de demande d’emploi à plusieurs endroits mais sans succès. Finalement il a décidé d’entreprendre pour subvenir à certains besoins fondamentaux. En 2012, il ouvre un salon de coiffure homme au quartier Foulamadina, dans la commune de Ratoma. « L’amour de la coiffure, je le tiens de mon grand frère qui avait un salon à kamsar. C’est là que je me faisais coiffer depuis petit. En 2003, j’ai commencé en coiffant mes amis et des connaissances, j’aimais cela. Après mes études, je suis longtemps resté sans trouver d’emploi, j’ai ouvert un salon pour moi même ici à Conakry ».
Avec cette petite entreprise, ce diplômé arrive à tirer son épingle du jeu. « Franchement, j’ai plusieurs de mes amis qui travaillent dans les bureaux, mais ils ne font rien que je puisse faire avec ce que je gagne dans la coiffure. Mes parents sont à Kamsar. Je vis seul ici , je paye mon loyer, me nourrit et envoie de l’argent à ma famille. Il y a des jours, je gagne 150 mille, d’autres 300 mil cela dépend de la clientèle. Donc je dis Alhamdoulilayi ».
Tidiane Sow a vite compris que ce n’est pas que la bureaucratie qui paye. C’est pourquoi il encourage les jeunes à se réveiller et à entreprendre. « Ce n’est pas obligatoire d’être dans un bureau climatisé. Il faut juste avoir des ambitions pour réussir »
Depuis 2012, Tidjane Sow a formé sept jeunes, certains ont ouvert leurs salons et d’autres sont toujours avec lui. Parmi eux Mamadou Bobo Diallo « Par deux fois, j’ai échoué au bac, j’ai donc décidé de venir apprendre la coiffure. Avec le peu d’argent que je gagne , je paye des vêtements et mes livres, ça m’arrange beaucoup , cela n’empêche que je vais encore refaire le baccalauréat cette année ».
Asmaou Diallo