Pour la Transition guinéenne, le sommet de la CEDEAO qui se tient le 4 juin prochain est crucial. C’est au cours de cette rencontre en effet que les dirigeants de l’instance ouest-africaine devrait donner leur avis sur le chronogramme de 36 mois que le CNT a récemment adopté. Or, à en croire le président sénégalais, président en exercice de l’Union africaine, une transition d’une durée aussi longue, c’est de l’ordre de l’impensable. Et vu que la junte guinéenne serait catégorique dessus, la CEDEAO va devoir sévir, annonce Macky Sall dans un entretien qu’il a accordé au magazine Jeune Afrique, le 12 mai dernier.
Invité à se prononcer sur les transitions en Afrique de l’ouest, le président sénégalais affiche tout de suite sa préférence pour une transition de courte durée. « Une transition, par définition, n’a pas vocation à s’éterniser, il faut être raisonnable », indique-t-il eu micro de JA. Macky Sall admet dans la foulée les difficultés auxquelles les institutions africaines sont confrontées dans la gestion de ces transitions politiques. Mais cela est dû au fait que ces « pays représentent des enjeux géostratégiques pour l’Est comme pour l’Ouest. La compétition entre grandes puissances rend les solutions difficiles à trouver ».
Evoquant ensuite chacun des pays isolement pris, le président en exercice de l’Union africaine, pour ce qui est du Mali, parie sur une durée de la Transition se situant entre 16 et 24 mois. Ce, « en prenant surtout en considération les souffrances du peuple malien », tient-il à souligner. Au sujet de la Guinée, il ne prend pas de gants. « La CEDEAO va devoir prendre des mesures », annonce en effet le président sénégalais. Et selon lui, cette posture empreinte de fermeté résulte de l’attitude autiste du CNRD. Autrement, Macky Sall révèle que l’organisation sous-régionale était « tout à fait disposée à collaborer avec les nouvelles autorités (en Guinée) pour accompagner la Transition ». Mais les autorités guinéennes se seraient montrées hermétiques à propos de la durée de la Transition : 39 mois. Or, cela est « impensable », dit Macky Sall.
A l’inverse, annonce le président sénégalais, « le Burkina, lui, semble plus raisonnable dans ses discussions avec l’organisation ouest-africaine ».
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