Ces derniers temps, les autorités de la transition multiplient des décisions sans pour autant communiquer sur leurs fondaments. Certaines d’entre elles font suite à la nuit mouvementée du mardi 31 mai au mercredi 1er juin 2022, au cours de laquelle des tirs avaient été entendus à Kaloum.
Hier lundi 06 juin 2022 encore, c’est dans un communiqué que le colonel Sadiba Koulibaly, chef d’État major général des forces armées, a annoncé que tout militaire « appréhendé en déplacement hors de son unité sans autorisation sera immédiatement interpellé ». Un certain nombre de décisions qui, créant d’énormes interrogations au sein de l’opinion publique, est suivie ce mardi, par l’annonce de l’arrestation du commandant Alya Camara, officier des forces spéciales, célèbre pour sa participation aux opérations qui ont conduit à l’arrestation de l’ancien président Alpha Condé et au coup d’État du 05 septembre dernier.
En effet, selon un proche du militaire qui s’est confié au site d’informations Africaguinee.com, il a été arrêté à Gueckedou devant sa femme avec qui il était sorti pour acheter des médicaments. « D’un seul coup, ils ont vu la gendarmerie débarquer. Le commandant Aly a été arrêté manu militari avant d’être embarqué. D’après sa femme, les agents ont dit qu’ils ont reçu l’ordre de leur chef d’Etat-major de venir le prendre et l’envoyer à Conakry. Ils l’ont brutalisé pour le faire monter dans le véhicule sans chaussures », a expliqué la source de nos confrères.
Sa famille « inquiète » de son sort dit ignorer pour le moment, où il a été envoyé et les raisons de son arrestation. D’après la même source, ceux qui l’ont arrêté « sont allés d’abord au camp pour expliquer pourquoi ils le cherchent. De là-bas, ils sont allés là où il logeait ».
Cette arrestation est-elle liée au communiqué du Chef d’État major général des armées hier soir ? Une question à laquelle il est impossible de répondre pour le moment. Ce qu’il faut tout au moins rappeler, c’est que cet officier avait été muté à l’intérieur du pays, après avoir passé avec cinq d’autres accusés plusieurs mois à la Maison centrale de Conakry pour « vol d’argent au palais Sékhoutouréya » le 05 septembre dernier, jour de l’arrestation de l’ex-président Alpha Condé.
Aliou Nasterlin