En séjour à Labé, dans le cadre de l’immersion gouvernementale, Ousmane Gaoual Diallo, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et l’Aménagement du territoire, a rapporté un constat « désagréable à voir » que l’équipe gouvernementale a fait sur place. Le porte-parole du gouvernement relève une absence de l’État à Labé, comme dans plusieurs régions qu’ils ont eu à visiter.
Pour lui, à Labé, l’immersion gouvernementale a pu faire un constat en commun sur deux niveaux. Il s’agit en premier lieu de l’absence de l’État dans le domaine des infrastructures routières et des bâtiments publics devant servir de lieux de travail aux autorités locales. « Les bâtiments sont de la période coloniale ou tout juste après l’indépendance. Ce qui devait symboliser la puissance publique mais ce symbole qui est là laisse vraiment à désirer. Même les bureaux des préfets, c’est quelque chose qui est vraiment désagréable à voir », a-t-il déploré.
L’autre chose que le ministre a fait constater, c’est l’absence du personnel de l’État sur les lieux. Selon Ousmane Gaoual Diallo, entre 60 et 80% du personnel de l’État manquent dans les collectivités concentrées. Il indique que rien que dans le secteur de l’habitat qui relève de son département, 80% du personnel devant être sur les lieux pour assurer normalement le fonctionnement de son ministère sont absents dans la région. « À Tougué et à Koubia, il y a tout juste une personne dans chaque préfecture. À Mali il y a deux personnes. C’est chaque fois deux ou une personne sur au moins 25 personnes qui devaient être là. Aucune sous-préfecture n’a quasiment un représentant légal de l’habitat alors qu’on devait avoir au moins 5 personnes par sous-préfecture. Et c’est le même constat sur le secteur de l’agriculture et plusieurs autres. L’État, dans la ressource humaine qui doit accompagner les politiques publiques et la mise en œuvre des projets de développement, dans la prise en compte des préoccupations des populations, est absent », a déclaré le ministre Ousmane Gaoual Diallo, s’exprimant chez nos confrères de la ‘ radio Espace Foutah ce jeudi 09 juin 2022.
Interrogé sur ce qui serait à l’origine de cette absence de l’État dans la région administrative de Labé, il a mis cette situation au compte des anciens régimes qui, selon lui, au lieu de s’attaquer aux priorités nationales qui sont les infrastructures routières, les bâtiments, les postes de santé, ont investi les ressources dans des programmes de politiquement correct. « On ne peut pas dire qu’il n’y a pas d’argent dans le pays. Il y en a eu énormément parce que chaque année la Guinée a voté un budget qui a été exécuté alors que des priorités que les populations attendant sont toujours suspendues », a-t-il dénoncé.
Aliou Nasterlin