La crise couvait depuis cinq jours dans la commune rurale de Kondiaran, située à 25 km de Mandiana. Mais ce mardi matin, les choses ont dégénéré après un accrochage entre les forces de sécurité et les manifestants qui réclament, entre autres, l’amélioration des conditions de vie. Aux dernières nouvelles, l’on nous rapporte un mort et quatre blessés alités à l’hôpital préfectoral.
La construction d’un centre de santé à l’image de celui de Loila et d’un collège, l’emploi des ressortissants du village, la construction de forages par la Société minière de Mandiana (SMM) sont les principales revendications des manifestants dont des femmes. Face à ce qu’ils assimilent à de la « sourde » de la société, à « l’inertie » des autorités et à la « provocation » des agents de sécurité déployés ce matin, les citoyens de Kondiaran ont laissé éclater leur colère en vandalisant en grande partie les biens mobiliers et immobiliers de la société sous l’œil impuissant du maire et des autorités locales.
Quand notre correspondant régional quittait les lieux, aucun travailleur n’était visible sur le site et ce sont les jeunes protestataires qui régnaient en maîtres absolus sur les lieux. Mais les dégâts résultant du pillage auquel la manifestation a donné lieu sont énormes. Camions, machines, station à gasoil, tous endommagés et leurs contenus pillés ou emportés.
A 15 heures 30, quand nous quittions cette commune rurale, une trentaine de militaires lourdement armés en provenance de Kankan était à la rentrée de la localité. Et c’est manifestement l’intervention de ce contingent de renfort que résulte la victime.
Michel Yaradouno de retour de Kondiaran pour ledjely.com