Que s’est-il passé entre la sortie, hier, du procureur général près la Cour d’appel de Conakry, et le communiqué de ce vendredi 21 septembre signé par le ministre de la Justice, Charles Wright, au sujet de la manifestation du Front national pour la défense de la constitution (FNDC). Le premier, intervenant via la télévision nationale et se gardant soigneusement d’évoquer les victimes mortelles, orientait ses poursuites en direction des organisateurs et promoteurs de la journée de protestation. Le ministre, lui, aborde de front les pertes en vies humaines qu’il dit « condamner fermement ». Citant nommément les trois victimes dénombrées, Charles Wright fait allusion à une « autopsie » devant déboucher ensuite sur des « enquêtes judiciaires pour la manifestation de la vérité, en vue de traduire les auteurs, coauteurs et complices devant les instances judiciaires compétentes ».
Sommes-nous en présence d’un savant jeu de rôles ou bien les autorités de la Transition, en proie à une certaine pression, auraient-elles pris la mesure de la gravité de la situation ? En tout cas, si Alphonse Charles Wright avait marqué l’opinion en diligentant des enquêtes à la suite de la mort, le 1er juin dernier, de Thierno Mamadou Diallo, cette option tendant à réduire les bavures dans la gestion des manifestations avait été quelque peu délaissée ces derniers mois. Du coup, même s’il n’est pas aussi affirmatif quant aux poursuites envisagées, le communiqué du ministre de la Justice ressemble à un petit réveil. Sursaut consécutif à quoi ? Là est la question.
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