En marge d’un déjeuner de presse organisé ce vendredi 2 décembre à Conakry, le Directeur général de la Société de gestion et d’exploitation de l’aéroport de Conakry (SOGEAC) a été amené à se prononcer sur le projet de l’aéroport qui devait être construit à Maférinyah, à 75 km au sud-est de Conakry. En effet, il y a quelques années, ce projet était envisagé avec un certain volontarisme. Au point que cela avait induit une spéculation foncière dans la zone ciblée. Mais de nos jours, il est plus question de l’extension et de la modernisation des installations de l’aéroport Ahmed Sékou Touré. Un changement de cap sur lequel le Directeur général de la SOGEAC s’est expliqué. Pour Namory Camara, d’une part, les nécessités d’un nouvel aéroport ne sont pas si imminentes. D’autre part, suggère-t-il, au-delà d’un aéroport, c’est davantage à une ville aéroportuaire qu’il faut penser.
Du reste, voici l’intégralité de ce qu’il en dit :
« Cette question revient souvent. Pourquoi l’extension et pourquoi pas Maferinyah ? Je vous donne mon opinion et ça n’engage que moi. La première des choses, c’est que le projet de Maferinyah n’était pas un projet avec des études, avec des financements bancables.
Mais même si on avait un projet bancable dans un autre aéroport, je pense qu’à mon avis, il faut procéder autrement. Pour drainer le financement vers un nouvel aéroport, vous allez vers les investisseurs, il faut justifier pourquoi il faut créer cet aéroport. Moi je pense qu’il faut qu’on anticipe, il faut que nous fassions comme les autres l’ont fait. Pas la création d’un aéroport, mais une ville aéroportuaire. Donc, je pense que le projet d’une ville aéroportuaire doit être une stratégie du gouvernement, on ne doit pas l’abandonner.
Mais aujourd’hui si vous faites un aéroport, vous n’avez pas toutes les infrastructures, vous n’avez pas d’autoroute, vous n’avez pas toutes les activités économiques, vous déplacez le problème. Si on avait anticipé à l’époque, on allait faire de Gbessia une ville aéroportuaire peut-être même les habitations qui sont autour n’allaient pas exister, nous aurions pu avoir des centres commerciaux. Il faut tirer des leçons et puis vous faites ce que font les autres.
Sur le plan économique, si vous êtes à 500 000 ou 600 000 passagers (les chiffres actuels de l’aéroport de Conakry), vous êtes un petit aéroport. Jusqu’à 1 500.000 passagers, on peut encore rester sur la plateforme de Conakry.
Mais la vision et la stratégie doivent s’orienter vers la création d’une aéroportuaire, soit à Maferinyah où ailleurs. Donc je pense que ces deux projets doivent aller concomitamment. L’un n’empêche pas l’autre. Lorsqu’on sera à 2 millions de passagers, on aura cette ville aéroportuaire avec des universités, des autoroutes, etc. »
Propos recueillis par Fodé Soumah