Situé au quartier Sogbè, dans la commune urbaine de Kissidougou, l’abattoir préfectoral ne fait plus bon ménage avec les riverains. En raison des fortes odeurs qui s’en dégagent, les citoyens qui habitent dans les environs n’en peuvent plus. Estimant que l’abattoir leur est plus nuisible qu’utile, ils demandent aux autorités préfectorales dont ils dénoncent la complicité, de le délocaliser de son site actuel.
Tout autour de l’abattoir, on retrouve du sang coagulé dans des canaux d’évacuation des déchets aménagés à cet effet. Sang et bouses de vaches dont les odeurs rendent irrespirable l’air en ces lieux. « Je ne peux qu’accuser la commune et la préfecture parce que commander, c’est prévoir. Ils savaient qu’il y a un village et les gens habitent là, ils sont venus installer l’abattoir ici », lance Yossouf Mansaré, riverain. Il poursuit : « Aujourd’hui, l’abattoir avec la coagulation du sang, issu de l’abattage des bêtes, se décompose et dégage une odeur nauséabonde qui pollue l’environnement ».
Conséquence, Youssouf Mansaré formule une demande en direction des autorités : « Nous demandons humblement aux autorités préfectorales de déménager l’abattoir un peu plus loin de la ville, pour permettre aux citoyens qui sont là de vivre en bonne santé ».
Habitant également à quelques mètres de l’abattoir, Adama Diallo, mère de famille, se plaint également de la pollution de l’environnement par les déchets. « Nous souffrons énormément ici, le sang des animaux abattus stagne là. On a du mal à vivre. Même quand on prépare, il nous est difficile de manger, à cause des odeurs insupportables qui se dégagent de l’abattoir. On y jette toutes sortes d’ordures pourries », peste-t-elle, ivre de colère. « Il faut que les chefs nous débarrassent de ce lieu dans notre quartier. C’est ça la réalité », exige Adama Diallo.
Le président préfectoral des bouchers a pleinement conscience des conséquences que l’activité de son groupe entraine pour les citoyens qui habitant dans les environs de l’abattoir. Mais Aboubacar Sidy Diallo explique que la gestion de l’abattoir n’est pas toujours facile en saison sèche. « Pendant les grandes pluies, quand on nettoie nos canaux d’évacuation, l’eau draine les déchets vers le marigot et il y a moins de pollution. Mais en saison sèche, on n’a pas suffisamment d’eau. Même quand nous entassons les déchets pour quelques heures en vue de les jeter plus tard, ils dégagent des odeurs pendant ce laps de temps. C’est vrai que c’est un péché », reconnait-il.
Quant au choix d’implanter l’abattoir en pleine ville, le président préfectoral des bouchers note qu’au moment où le site a été choisi, il n’y avait pas grand-monde dans les environs. « Avant, il n’y avait presque personne ici », se défend-il. Ceci étant, plutôt de bonne foi, il sollicite des autorités un appui en vue de l’identification et de la mise à disposition d’un autre site. « Ce que nous demandons aux autorités, c’est de nous aider à trouver un autre endroit qui soit approprié pour l’installation de l’abattoir », plaide Aboubacar Sidy Diallo.
Niouma Lazare Kamano, correspondant régional pour ledjely.com