Les Etats-Unis via le Département d’Etat ont rendu public le lundi 20 mars 2023 un rapport sur les pratiques de Droits de l’Homme en Guinée. Dans ce rapport relevant d’une évaluation de l’année 2022 qui incrimine le pays de Mamadi Doumbouya, l’Oncle Sam relève notamment des cas : d’assassinats illégaux ou arbitraires, de torture, de peines cruels, inhumains ou dégradants de la part du gouvernement, de conditions de détention difficiles et dangereuses, d’arrestations ou de détentions arbitraires, de prisonniers ou de détenus politiques, de problèmes graves concernant l’indépendance du système judiciaire, d’ingérence arbitraire ou illégale dans la vie privée, de graves restrictions à la liberté d’expression des médias, notamment des violences ou menaces de violence à l’encontre des journalistes, de censure et de menaces…
Interrogé sur le contenu de ce rapport, l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) à travers son porte-parole, n’est pas étonnée par le contenu du document. « Nous partageons les préoccupations relevées par elle sur le cas spécifique de la Guinée », a-t-il indiqué.
En dépit du fait que la Charte de transition, la constitution précédente et la loi interdisent les arrestations et détentions arbitraires, le rapport note que le gouvernement n’a pas toujours respecté ces interdictions.
De même peut-on lire que « la loi prévoit le droit à toute personne de contester la légalité de son arrestation ou de sa détention, mais peu de détenus ont choisi cette option en raison des frais de justice, de la lenteur des procédures judiciaires et de la peur des représailles ».
Depuis la prise du pouvoir par le CNRD, le 5 septembre 2021, plusieurs acteurs politiques guinéens, de la société civile sont en détention prolongée et d’autres se considèrent en ‘’exil’’. L’OGDH, par la voix de Alseny Sall, son responsable à la communication, s’élève notamment contre cette pratique : « nous dénonçons la détention prolongée des acteurs sociopolitiques sans jugement, par la même occasion, nous demandons à ce que des dispositions soient prises pour que des enquêtes sérieuses soient menées pour un traitement rapide des dossiers relatifs au crime de sang ».
Comme jadis sous Alpha Condé, les Etats-Unis dénoncent par ailleurs l’impunité dont bénéficient les responsables gouvernementaux. A titre d’exemple, dans le rapport il est indiqué qu’à « quelques exceptions près, le gouvernement n’a pas suffisamment enquêté, poursuivi ou puni les fonctionnaires qui ont commis des abus, que ce soit au sein des forces de sécurité ou dans d’autres services du gouvernement ».
C’est pourquoi, « l’OGDH demande aux autorités guinéennes de prendre en compte les ‘’manquements’’ relevés pour une meilleure protection des droits humains en Guinée », a soutenu M. Sall.
N’famoussa Siby