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Journalisme et ‘’Gombo’’, finalement cela ne date pas d’aujourd’hui

« Journalisme alimentaire », c’est le reproche que l’on fait le plus souvent à la pratique journalistique dans nos pays. A chaque fois que quelqu’un, qu’il soit légitime ou pas, est remonté contre un journalisme, c’est un peu la parade qu’il sort de son chapeau. Or, ce caractère dit ‘’alimentaire’’ que l’on colle en particulier aux jeunes reporters qui se déploient sur le terrain est une étiquette plutôt ‘’abusive’’ qui se rapporte au fameux ‘’Gombo’’ qui lui-même désigne trivialement le fameux ‘’transport’’ que ces reporters réclament ou perçoivent à la suite de la couverture d’une activité. Symptomatique de la précarité dans laquelle évolue le journalisme, cette pratique est pourtant dans certains cas à l’initiative des organisateurs des évènements. Quoi qu’il en soit, le phénomène ne date pas d’aujourd’hui.  

A l’occasion de la journée Odilon Théa récemment organisé par les ‘’Médias Awards Guinée’’, pour célébrer les 60 ans de carrière du doyen du même nom, le ‘’Gombo’’ était au nombre des sujets débattus à la Maison de la presse. A en croire l’ancien journaliste à la ‘’Voix de la révolution’’, par le passé le phénomène avait pour nom ‘’MOF’’. Et quelque chose qu’il n’a jamais aimé. « Il y a un mot qui me déplaisait souvent à la ‘’Voix de la Révolution’’, c’était le mot ‘‘MOF’’. Cela veut dire, c’est quand tu vas en reportage et tu reviens la poche bien remplie », a témoigné Odilon Théa.

Agé de plus de 80 ans dont 60 consacrés au journalisme au service du pays, celui que l’on décrit comme le symbole de la bonne diction, appelle la nouvelle génération à épouser un journalisme fait de qualité et d’intégrité. « Il ne faut pas aller déranger les gens qui vous reçoivent. Une fois que le reportage est fini, il faut rentrer à la rédaction. Il ne faut pas compter sur le transport. Si d’autres ont choisi ce métier parce qu’ils vont avoir le transport quand ils sortent sur le terrain, moi je n’apprécie pas cela. En journalisme, il faut savoir travailler avec abnégation », suggère-t-il.

Si ces conseils sont fort appréciables, il importe de souligner que le phénomène du ‘’Gombo’’ ou encore du ‘’Nem-nem’’ n’est pas circonscrit à la Guinée. La pratique existe dans de nombreux pays africains. Si certains y voient un moyen pour les organisateurs des événements d’influencer les journalistes, d’autres par contre arguent le montant remis est si dérisoire qu’il ne saurait suffire à manipuler le reporter.

Ibrahima Kindi  

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