Le procès des événements douloureux du 28 septembre s’est poursuivi ce mercredi 5 avril au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. A la barre, Ousmane Diallo, rescapé du carnage du 28 septembre et victime de coups et blessures a tout d’abord commencé son intervention par des prières et la récitation des versets du saint Coran pour rendre hommage à toutes les victimes. Notamment celles qui ont perdu la vie au cours de ce triste évènement.
Pour commencer, la victime étant partie civile a confirmé sa présence à l’intérieur du stade. Il était, précise-t-il, du côté de Sahara (tribune découverte du stade) bien avant que les tirs ne commencent. « Ce jour-là, il y avait presque tous les corps de l’armée, notamment des policiers, des gendarmes et des militaires, exceptés les douaniers. Quand les tirs ont commencé, cela a provoqué la panique totale. Chacun cherchait à sortir. J’ai vu un homme qui portait un débardeur noir sous sa jaquette poignarder un manifestant. Mais à en croire ce que j’ai vu, la victime ne devrait pas survivre, parce que ses intestins étaient presque sortis. ( … ). Heureusement, je me suis débrouillé pour sortir des lieux. Nous avons escaladé les murs, puis, nous nous sommes retrouvés dans une maisonnette située dans la cour de Marocana. Nous avons pris le chemin qui mène vers la pharma-Guinée Mais à la suite de cette escalade on était presque tous blessés. Moi j’avais reçu des coups de poings au niveau de mes hanches. Ainsi on est passé par des raccourcis du quartier pour pouvoir nous échapper. Je suis arrivé chez moi à 17 h. J’ai trouvé que toute ma famille pleurait. C’est seulement le lendemain que je suis allé à l’hôpital », a raconté le rescapé.
Il poursuit sa narration en mettant un accent particulier sur la disparition de son neveu. C’est d’ailleurs, ce qui l’a poussé à se constituer partie civile. « Le lendemain, on m’a annoncé que mon neveu Mamadou Minkaïlou, unique fils de ses parents, n’est toujours pas rentré à la maison. Je me suis renseigné partout et ils m’ont fait savoir qu’il a été bel et bien au stade. Jusqu’à présent, nous n’avons pas retrouvé le petit. C’est pour cette raison que je me suis enregistré à l’’OGDH, puis j’ai constitué un avocat…», a-t-il expliqué.
La victime se réjouit néanmoins de la tenue du procès qu’il attendait de pied ferme. Son souhait étant que tout cela conduise à une réconciliation vraie entre les Guinéens.
Aminata Camara