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Procès du 28 sept : Ben Youssouf Keïta raconte sa mésaventure

La comparution des victimes des événements du 28 septembre se poursuit devant tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry.  Ce mardi 11 avril, c’est au tour de Dr Ben Yousouf Keïta, ancien membre de l’UFDG constitué partie civile qui livre sa version.  

Etant désormais à la tête d’une nouvelle formation politique, Ben Youssouf commence par rendre hommage aux victimes du massacre perpétré il y plus de 13 ans. « Ils n’ont rien fait pour mériter cela et notamment ces femmes qui ont été victimes de viol ainsi que ma femme et mon enfant qui ont aussi été victimes de ce massacre », indique-t-il.

Le 28 septembre 2009, au petit matin, alors qu’il s’apprêtait à sortir pour se rendre à la manifestation projetée par les Forces vives, Ben Youssouf est abordé par son frère, aujourd’hui militaire à la retraite. Celui-ci lui dit ne pas s’y rendre, au motif que les choses pourraient mal se passer. « Je n’ai pas écouté la sollicitation de mon frère, car si je ne m’étais pas rendu au stade, c’est comme si j’avais failli à mon devoir. Donc, j’ai demandé à mon épouse de rester à la maison afin qu’elle s’occupe de la famille au cas où je ne revenais pas. C’est ainsi que je suis allé avec mon fils âgé d’une vingtaine », explique-t-il.

La répression à laquelle la manifestation a donné lieu était, à ses yeux, d’autant plus injustifiée que, souligne-t-il : « Nous étions allés pour manifester pacifiquement. Nous n’avions même pas de pancartes. D’ailleurs, nous nous sommes regroupés chez feu Jean-Marie Doré avant de bouger pour le stade ».

Et pour ce qui s’est passé dans l’enceinte du stade, il estime que le massacre a commencé à peine 20 minutes après l’installation des leaders à la tribune.  « Nous avons constaté la fumée du gaz lacrymogène. Au même moment, nous voyions les jeunes tomber, sans savoir le pour quoi. Partout, on entendait les tirs. D’un coup, tous les leaders ont pris la poudre d’escampette. C’est ainsi que j’ai vu un militaire encagoulé venir vers nous.  Il s’est adressé au président Cellou Dalein, en ordonnant à celui-ci de venir vers lui », raconte Dr. Ben Youssouf Keïta

Dans cette ambiance qui sent la mort, le leader politique a dû user d’un subterfuge pour sortir indemne. « Je suis allé vers les militaires qui ont arrêté de tirer et un d’entre eux a pris ma main pour me demander ce que je faisais là. Mais je me suis présenté en disant que je suis médecin. Ainsi, un d’entre eux m’a administré des coups au niveau de ma tête avant de me relâcher puis j’ai continué vers Landréah pour chercher ma voiture. Mais je ne voyais personne dans la circulation en dehors des militaires. Heureusement, je suis tombé sur une famille qui m’a hébergé et m’a envoyé voir un tradi-praticien pour redresser ma main qui était fracturé », relate-t-il.

Aminata Camara 

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