Les travailleurs de la RTG auront certes remporté une victoire indéniable face à la ministre de la Communication et de l’Information, en contraignant cette dernière à lever la suspension contre Fana Soumah, le directeur général et Adama Mohamed Keïta, le rédacteur en chef. Mais leur sentiment de toute-puissance aura été plutôt douché par le retour à eux imposé du logo-polémique. Selon nos informations, c’est la présidence elle-même qui exigé le retour de ce logo avec le masque N’dimba. Le personnel et le syndicat n’auront pu qu’acquiescer.
Réunie en Assemblée générale extraordinaire hier mardi pour statuer sur le retour de ce logo, la section syndicale de la RTG s’est davantage employée à sensibiliser le personnel à accepter la décision des autorités. « Le retour de ce logo ne doit pas être une source de division entre nous travailleurs. (…) ce logo, c’est un logo de l’Etat, c’est un Branding de l’Etat, nous nous ne pouvons pas défier l’autorité », admet Saa Martin Fancinandouno, le secrétaire général de la section syndicale du premier média de service public.
Pourtant, ce n’est pas que le retour du logo réjouit les travailleurs. Conscient de cela, le responsable syndical invite tout le monde à faire comme si le sigle n’était pas là. « Nous demandons aux travailleurs de faire black-out, de faire comme si ce logo n’était pas à l’antenne, de laisser ce logo évoluer tel qu’il est, s’afficher tel qu’il est, et de croire à l’avenir des négociations avec monsieur le Premier ministre », tel est l’appel qu’il lance à l’endroit des travailleurs.
D’ailleurs, pour adoucir la pilule, Saa Martin va jusqu’à dire que le logo en tant que tel n’était une revendication des travailleurs de la RTG. « Ce logo n’était pas à l’ordre du jour de nos revendications. On l’avait mis dans la résolution du deuxième point. Dans nos deux points de revendications, le premier c’était le rétablissement de nos camardes responsables sanctionnés, les deux ont été rétablis. Oui, ça peut nous offusquer, ça peut vraiment nous donner à réfléchir où nous sommes, mais ce n’est pas une faiblesse mais nous gagnons encore », estime-t-il
Fodé Soumah