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Cité IPS : les déguerpis crient à l’injustice et à la violation de leurs droits

Un préavis avait-il été adressé aux occupants de la cité IPS de Kipé, récemment sommés de quitter les lieux ? C’est ce que dit la Direction du patrimoine bâti public. Mais cela, certains des déguerpis le contestent. Comme ils dénoncent aussi l’opportunité de la décision des autorités et la brusquerie avec laquelle ils ont été jetés dehors, en pleine saison des pluies.   

Le déguerpissement des occupants de la cité IPS de Kipé, la direction du patrimoine bâti public l’explique par la nécessité de la mise en œuvre de la politique de rénovation du patrimoine immobilier de l’Etat. Du coup, hier mardi 20 juin, beaucoup de ses habitants, leurs bagages avec, partaient des lieux qu’ils ont occupés 30 pour certains, jusqu’à 40 ans pour d’autres.

Oumar Magassouba, lui, dit avoir occupé la cité depuis au moins 30 ans. « À l’époque, c’étaient des Allemands qui habitaient ici. Après leur départ, la cité est revenue aux fonctionnaires. Puis, d’autres personnes sont venues s’installer de façon anarchique. Suite à quoi, le ministre de l’Urbanisme avait demandé que les encombrants physiques soient dégagés, comme les maquis les garages, et d’autres. Puisque ce n’était pas compatible avec le Centre », explique-t-il.

Au sujet du préavis de grève, il jure : « Nous n’avons jamais reçu un préavis ici. La seule fois qu’une mesure a été annoncée, c’était en rapport avec les encombrants physiques. Mais à ce que je sache, une habitation qui de surcroit n’est pas en bordure de la route n’est pas un encombrant ».

  1. Magassouba se plaint tout particulièrement que ceux qui ont pris la décision n’aient pas intégré le fait qu’on est en saison des pluies. Quant à la réaction que le ministre de la Justice a eue à ce sujet, il la trouve tardive et sans effet. Au point qu’il en est révolté. « Le ministre de la Justice vient faire le médecin après la mort pendant que d’autres ont déjà fini de sortir leurs bagages. C’est après qu’il se fend d’une note circulaire demandant l’arrêt des opérations, c’est vraiment une insulte à notre égard», confie Magassouba.

Sanoussy Mariama Haba, elle, se dit habitante de la cité depuis 40 ans. Elle trouve que la décision des autorités traduit une certaine ingratitude de l’Etat à l’égard des occupants qui ont servi le pays. « Les gens-là ont agi comme si on n’avait jamais rendu service à notre nation, on est tous des enfants de notre pays, c’est criminel vraiment. On a occupé des postes de responsabilité importants, on s’est sacrifiés pour ce pays. On a étudié à l’extérieur, on a laissé là-bas pour dire que nous voulons servir et participer à l’émergence de notre pays. Nous sommes rentrés et c’est comme ça qu’ils nous récompensent », se plaint-elle.

Sur la base de ce qu’elle vient ainsi de vivre, elle nourrit des inquiétudes pour le futur du pays avec ceux qui gèrent aujourd’hui la Guinée. « J’ai peur pour la future génération, parce que si ce sont les auteurs de la décision-là qui doivent les accompagner, ils ne les accompagneront pas bien », prédit-elle, dépitée.

Réfutant également la thèse du prévis qui leur aurait été déposé, Mme Haba exige à être dédommagée. Autrement, elle menace de poursuivre l’Etat guinéen.

Aminata Camara

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