Ce jeudi 2023, ce sont les réquisitions et les plaidoiries qui étaient initialement prévues, dans le cadre du procès contre Ibrahima Kassory Fofana, l’ancien premier ministre, devant la chambre du jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Mais ce programme a été mis en veille, en attendant l’examen par la Cour suprême de l’exception d’inconstitutionnalité soulevée par les avocats du prévenu.
Dès l’ouverture de l’audience, le président de la Cour, Francis Kova Zoumanigui a fait savoir que la défense du prévenu, poursuivi pour des faits présumés notamment de détournement de deniers publics, a adressé un courrier à la cour dans lequel, elle soulève l’exception d’inconstitutionnalité contre l’ordonnance de création de la CRIEF.
Appelé à réagir à cette demande, le parquet spécial, par l’entremise d’Aly Touré lui-même, a demandé à la rejeter. Invitant la Cour à ne pas suivre Kassory Fofana et ses conseils, le procureur spécial près la CRIEF soupçonne l’ancien proche collaborateur d’Alpha Condé ne n’avoir « aucune volonté de comparaître devant la cour ». Il a donc émis le souhait que l’on aborde la phase des réquisitions et des plaidoiries, comme c’était prévu.
Abordant dans le même sens, le représentant de l’Agent judiciaire de l’Etat, Me Amadou Baben Camara, a aussi demandé à la cour de débouter l’ancien chef du gouvernement et d’ordonner les plaidoiries et réquisitions.
Après avoir écouté les différentes parties, le président Francis Kova Zoumanigui « ordonne un sursis à statuer jusqu’à la survenance de la décision de la cour suprême sur l’exception soulevée et la transmission du dossier de la procédure à la cour suprême ».
Il y a de fortes chances que les avocats de Kassory Fofana se soient inspirés de l’approche de Me Cledor Ly, l’avocat sénégalais de Dr. Mohamed Diané, l’ancien ministre de la Défense nationale. C’est en effet cet avocat-là qui, la première fois, a soulevé cette exception d’inconstitutionnalité.
Fodé Soumah
