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Kankan : les conducteurs de taxi-moto se retournent contre le syndicat

Le métier de conducteurs de taxi-moto est passe de devenir un véritable phénomène. Tant il est pratiqué par de nombreux jeunes désormais. Au point qu’à Kankan, on estime à 3000, le nombre de motos dont on se sert à cette fin. Mais les conducteurs se disent sans protection. Ce qu’ils imputent à leur syndicat.  

Ces conducteurs se plaignent en particulier des tracasseries policières. C’est ainsi que Ibrahima Adama Diallo, un diplômé sans emploi qui fait le taxi-moto, depuis quatre ans, dit partager sa recette journalière de 50 000 GNF, entre les policiers et sa famille. Notre reporter l’a abordé au carrefour Doundounfogbé, dans le quartier Farako 2. Lui et ses camarades dénoncent l’inaction du syndicat auprès duquel ils sont affiliés. « Nous sommes vraiment confrontés aux tracasseries policières. A cela s’ajoute l’insécurité galopante. Nous ne sommes pas en sécurité, nous sommes souvent victime d’attaques et d’agression surtout la nuit. Beaucoup de nos amis ont perdu leurs motos dans les attaques, souvent ils sont blessés », déplore-t-il.

Autant de défis auxquels le syndicat ne réserverait que l’indifférence. « En ce qui concerne notre syndicat, il ne joue pas son rôle qui est de nous défendre en cas de problème. Or, s’il est aujourd’hui appelé syndicat, c’est parce que nous existons.  Mais chaque fois qu’on a des problèmes, il n’intervient pas et pourtant nous avons nos cartes d’identification et nous lui versons un montant de 15 000 GNF chaque mois. L’autre problème, c’est que notre corporation est souillée, certains se font passer pour des conducteurs de taxi-moto alors que ce sont des bandits. Et le Syndicat voit ça, il ne dit rien. Moi je suis identifié, mais comme la carte n’a plus d’importance, je l’ai laissée à la maison. Même si tu présentes ta carte aux policiers, ils te diront qu’ils ne reconnaissent pas la carte et ils vont te faire payer l’argent pour passer. Et le syndicat est incapable de lever le petit doigt », dénonce Ibrahima Adama Diallo.

A l’inverse, il admet que tous ceux qui font le taxi-moto n’ont pas les documents qu’il faut et n’utilisent pas toujours les équipements de sécurité. « Normalement, nous devons porter nos casques, les chaussures fermées et les papiers au complet. Quand vous n’êtes pas en règle, que vous ne portez de chaussures fermées, alors que vous savez que c’est votre vite qui est en jeu, si on vous arrête, personne ne devrait se plaindre », indique-t-il.

Revenant très vite à sa complainte contre le syndicat, il prodigue des recommandations à ce dernier. « Nous demandons à notre syndicat se montrer utile pour nous. Il ne faut qu’il se borne juste à réclamer la caution mensuelle, alors qu’il ne nous défend guère. Nous voulons le voir à nos côtés, nous voulons le voir nous venir en aide en cas de problème. Il ne faut pas qu’il attende à ce qu’on se rende justice pour intervenir, il faut qu’il arrête ce comportement. Dès qu’il apprend qu’on a un problème, qu’il vienne vite », sollicite Ibrahima Adama Diallo

Nous avons en vain tenté de faire réagir les responsables syndicaux. Mais un ancien syndicaliste nous confie que depuis deux ans, il n’y a pas qu’un seul syndicat dans le domaine du taxi-moto. Ils seraient plusieurs désormais à Kankan.

Fodé Soumah

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