‘’Souvenirs d’un ancêtre’’, tel est le titre de cette seconde œuvre. La cérémonie de sa dédicace a eu lieu ce samedi 2 mars 2024 à l’Université de Nongo Conakry, en présence de la famille de l’auteur, de ses camarades de classe ainsi que de plusieurs autres jeunes écrivains. Un représentant du ministère de la culture était également au rendez-vous pour soutenir le jeune écrivain.
Élève en classe Terminale, Pascal Alphe Toupou, déjà auteur d’un premier livre intitulé ‘’L’épouse Noire, s’est intéressé cette fois au parcours d’un vieillard. « Quelques mois après la parution de mon premier livre intitulé L’épouse Noire, je cherchais inlassablement un deuxième livre. En juin 2022, je partais à Macenta à la recherche d’une histoire instructive pour les jeunes de cette terre. Au cours de mes recherches, j’ai eu la chance de faire la connaissance d’un vieillard ayant à peu près 95 ans. Cet ancêtre, si on pouvait me permettre de l’appeler ainsi, voyant son passé nostalgique et instructif, me l’a raconté. Mais il me défend de mentionner son nom », souligne l’auteur originaire de la préfecture de Macenta, à 800 km, au sud-est de la Guinée, dans la région de la Guinée Forestière.
Assimilant l’écriture à un « moyen de briser le silence’ », il conçoit l’écrivain lui-même comme tout à la fois un consolateur, un libérateur, un créateur, un sauveur et un gardien des temps. Loin de se prendre pour un savant, Pascal Alphe Toupou compte faire de la plume sa seule arme contre l’ignorance et l’inconscience. Pour cela, il décide de s’intéresser aux vécus de ses ancêtres afin, dit-il, de sauvegarder des valeurs culturelles locales souvent délaissées au profit de celles étrangères. « Ce récit, je l’ai écrit tel qu’il m’a été raconté. Pour honorer d’ailleurs sa parole, j’y introduis le pronom personnel, désignant la singularité « Je » pour lui dire de s’exprimer lui-même. Siba, en dehors du personnage principal, est également le narrateur de son propre parcours. Il ne voulait pas se fier à moi. Pour lui, je n’étais qu’un enfant ignorant encore les choses de la vie. En vrai, il avait raison. Je n’étais qu’un enfant de 17 ans mais cela n’était pas synonyme de l’ignorance de la nature. D’après lui, trois choses l’avaient poussé à me raconter son parcours : la mort de ses parents, les mystères de la forêt sacrée, la circoncision et l’abandon de nos coutumes au profil des autres », a noté Pascal Alphe Toupou.
Édité par »Innov Editions », ce nouveau livre de 107 pages vient garnir les bibliothèques guinéennes et étrangères. Pour Facely 2 Mara, président de l’Association des Ecrivains de Guinée, écrire sur le passé n’est pas une tâche facile pour les jeunes écrivains d’aujourd’hui. D’autant que ces derniers n’ont pas assez vécu pour avoir une histoire convaincante à raconter. C’est pourquoi, précise-t-il, ce deuxième roman du jeune auteur est une bonne approche. « J’invite les jeunes à s’en inspirer pour écrire. Tout être humain a une histoire à raconter quel que soit l’âge. Actuellement, écrire est très facile », indique celui qui est aussi journaliste et écrivain.
Quant à la famille du jeune Toupou, c’est une grande fierté qui l’anime. C’est en tout ce que Bilivogui Maxime, grand frère du jeune écrivain, a indiqué. « A cet âge, écrire deux ouvrages, franchement c’est à encourager. On souhaite qu’il fasse mieux dans les années avenir. Donc tout cela représente une inspiration pour nous. Ce à quoi nous venons d’assister démontre que l’éducation qu’il a reçue de nos parents a été bien respectée. Et je crois que c’est ça l’objectif : Servir la nation avec des bonnes valeurs. Et c’est sur ce chemin que se trouve notre jeune frère », se réjouit le parrain de la cérémonie.
Aliou Nasta