En arrivant le 27 février à la primature, Bah Oury héritait d’un sujet particulièrement brûlant : la dégradation de la fourniture du courant électrique, y compris dans la capitale Conakry. La gravité de la crise étant illustrée par les violences de lundi et mardi à Kindia, avec à la clé deux jeunes tués. Et le premier ministre qui a conscience qu’il faut s’attaquer à cette crise de front, était ce mercredi en conférence de presse. Rencontre dont il a profité pour partager le diagnostic qu’il a lui-même établi de cette crise. Il en résulte, selon lui, trois raisons.
D’abord, le niveau d’eau des barrages hydroélectriques. « Les barrages n’ont plus suffisamment d’eau et ceux qui font les voyages autour de Souapiti et de Kaleta peuvent le constater, le niveau d’eau est particulièrement bas. Continuer à utiliser cette eau, c’est un risque de rendre les barrages inutilisables. Donc, de ce point de vue, le niveau d’eau à atteint la cote d’alerte qui oblige à agir avec parcimonie jusqu’à ce que la situation puisse s’améliorer », dit Bah Oury.
Le deuxième facteur que le nouveau PM dit avoir identifié, c’est l’explosion, le 17 décembre 2023, du principal dépôt d’hydrocarbures de Kaloum. Cet incendie a un « effet qui impacte d’une manière ou d’une autre l’approvisionnement en carburant de l’ensemble des installations qui fonctionnent, que ça soit de l’essence, du gas-oil », admet le chef du gouvernement.
Enfin, tous ces deux premiers facteurs réunis entrainent une troisième cause. « Nos finances publiques subissent des pressions extrêmement importantes pour la satisfaction des besoins essentiels de la population », conclut Bah Oury.
N’famoussa Siby et Fodé Soumah