Accompagné du ministre secrétaire général et du directeur de cabinet de la présidence et des secrétaire généraux du gouvernement dissout, le général Mamadi Doumbouya a présidé ce mardi 12 mars 2024, la cérémonie de pose de la première poutre du chemin de fer du projet Simandou. Organisée à Kamalayah, dans la préfecture de Forecariah, cette cérémonie consacre le démarrage des travaux du Transguinéen qui reliera la mine de Simandou située à Beyla, au port en eau profonde aux larges de Moribayah, sur plus de 650 km.
Le président du comité stratégique de suivi du projet Simandou, Djiba Diakité, salue l’évènement d’hier comme le symbole d’un vieux qui se réalise enfin. « Depuis le 25 mars 2022, nous avons signé un accord cadre qui nous a permis de créer la compagnie de transGuinéen, un vieux rêve de nos pères fondateurs. Je pense que cette cérémonie d’aujourd’hui est une illustration que nous pouvons réussir à réaliser ce projet ensemble. Oui ! Simandou c’est le plus grand projet au monde en 2024, mais les instructions fermes que nous avons reçues, c’est aussi bien de dire que nous avons le plus beau projet au monde mais l’un des enjeux et des défis stratégiques pour nous c’est comment garantir l’impact sur la population, sur nos concitoyens », note-t-il.
Djiba Diakité en profite pour rappeler les quatre composantes qui structurent le projet : la Mine, le port, les rails et la scierie pour la transformation locale. De même, le projet se déploiera en deux phases : d’abord, la réalisation des infrastructures et ensuite celle de l’exploitation. Dans cette dernière, souligne-t-il : « il y surtout les enjeux stratégiques et de gouvernance. Nous avons beaucoup d’atouts sous le leadership du chef de l’Etat dans le cadre du projet Simandou, mais il nous reste encore beaucoup de défis ».
« Winning Consortium va continuer à suivre régulièrement les travaux de construction. Et, ce chemin de fer va être essentiel dans le développement du transport national, de la formation mais aussi de la croissance économique. Nous allons continuer à travailler sans relâche pour le développement de la Guinée et pour participer efficacement à toutes les étapes de la construction de ce chemin de fer. C’est pourquoi nous allons travailler avec tous les partenaires et l’État guinéen », promet directeur général de Winning Consortium Simandou Railway, Zhang Cheng
Pour sa part, le président du Conseil d’administration de la Compagnie du Transguinéen (CTG) dévoile l’envergure de l’infrastructure en construction et les perspectives heureuses qu’elle laisse entrevoir pour le pays. « Les infrastructures du projet Simandou relieront les 4 régions naturelles de la Guinée pour connecter le pays avec lui-même, avec l’Afrique et le monde. Les partenaires industriels notamment WCS, Simfer Rio Tinto prévoient d’investir environ 20 milliards de dollars pour la construction des mines, des infrastructures ferroviaires et portuaires du projet qui seront la propriété de la CTG à la fin de la période de construction en 2025. L’État détient 15% de participation non contributive dans la CTG. À la fin de la construction, conformément aux accords, après l’atteinte de la pleine capacité de production des mines, les infrastructures de la CTG pourront évacuer 120 millions de tonnes par an pendant la première phase et 160 millions de tonnes pendant la seconde. Elles transporteront également des passagers et des marchandises avec possibilité d’accès des tiers miniers situés le long du corridor », indique Bouna Sylla.
Au sujet des données techniques du chemin de fer, il note que celui-ci sera composé de deux lignes : la principale qui quitte de la Mine de WCS à Kerouane jusqu’au port du Moribayah et celle de connexion quittera de la mine de Rio Tinto dans la préfecture de Beyla pour se connecter sur la ligne principale. La longueur de la ligne principale est de 552 km, environ 15 gares, 170 ponts avec pour longueur totale 69,93 km, longueur totale des tunnels sera de 27,33 km dont le tunnel le plus long fait environ 11 700 mètre, qui est d’ailleurs le plus long tunnel en Afrique. La ligne de connexion est de 73 km qui se connectera sur la ligne principale, soit un total de 625 km.
Plus grand projet d’infrastructures au monde, le Simandou est cependant envisagé par les autorités guinéennes avec un défi crucial : celui d’en faire le « catalyseur d’une transformation complété de l’économie nationale. Ce qui le rendra durable avec la prise en compte des attentes de toutes les parties prenantes », fait remarquer encore Bouna Sylla.
Enfin, ne cachant nullement son émotion, le préfet de Forécariah, s’exprimant au nom de toutes les populations de sa juridiction, promet que l’infrastructure fera l’objet de toutes attentions dans l’intérêt supérieur de la Nation.
A noter qu’à date, la construction des infrastructures se situe entre 35 et 40% de réalisation et seront finalisées dans les normes les plus strictes conformément aux accords et aux exigences de l’Etat, promettent les différentes parties prenantes.
Aminata Camara