L’État guinéen à travers le ministère du Plan et de la Coopération internationale continue de se préoccuper de l’amélioration du sort de la jeune fille. C’est ainsi qu’à travers le Projet d’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (SWEDD) financé par la Banque mondiale, une quarantaine de participants viennent de boucler une formation axée sur des thématiques en lien avec l’épanouissement des filles. Cette rencontre de deux jours s’est tenue du 29 au 30 mars 2024 dans la ville de Faranah.
Ils sont venus des quatre préfectures de la région administrative de Faranah. Ils sont composés de leaders religieux musulmans et chrétiens, responsables éducatifs, membres de la société civile, femmes leaders, communicateurs traditionnels, entre autres à avoir discuté de l’épanouissement de la femme. Cette activité du projet SWEDD s’inscrivait dans le cadre de la célébration du mois de la femme. L’occasion a été mise à profit pour mettre à contribution les leaders religieux afin qu’ils apportent des clarifications à propos de que les saintes écritures disent autour de l’épanouissement de la jeune fille. En représentant le coordinateur du projet SWEDD Guinée, Mafering Camara, chargée de communication dudit projet rappelle le bien-fondé de cette activité : « C’est une série d’activités qui doivent être menées dans les trois régions d’intervention du projet SWEDD à savoir Faranah, Kankan et Labé. Cette première étape a commencé par la conférence avec les leaders religieux et celle-ci s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’une grande campagne que nous avons et qui s’appelle communication pour le changement social et comportemental. On a voulu mettre ça aussi au profit du mois de la femme parce que l’objectif est de sensibiliser les leaders religieux et leurs pairs pour leur contribution à l’amélioration des conditions de vie et à l’épanouissement des femmes. Dans ce vaste programme, nous allons mettre plusieurs acteurs à savoir leaders religieux, communicateurs traditionnels, associations de femmes et de jeunes. Pourquoi les leaders religieux, parce que nous estimons qu’ils sont bien écoutés, connaissent ce que les livres saints disent sur l’épanouissement des femmes ».
Dans la foulée, Maféring Camara annonce d’autres activités en perspective : « Nous aurons des carnavals, des causeries éducatives, un tournoi inter- scolaire féminin entre les écoles bénéficiaires du projet SWEDD. Le tout pour nous est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes ».
Les thématiques débattues au cours de ces rencontres de Faranah ont séduit les participants. Tous promettent de démultiplier les enseignements reçus dans leurs juridictions respectives. C’est le cas de Sekou 1 Traoré, directeur préfectoral de l’éducation de Kissidougou : « Nous avons appris des notions par rapport au travail qui nous attend les jours à venir. Nous concernant, nous mettrons une touche particulière sur le maintien de la fille à l’école. Si nous voulons réussir le pas de la scolarisation des jeunes filles, il faut se rabattre sur nos valeurs, des simulations sont faites et cela a aidé à mieux renforcer nos compétences. Nous allons implémenter ceci dans nos communautés et avec notre détermination, on va réussir », promet-il.
En Guinée, beaucoup de jeunes filles sont victimes de violences basées sur le genre et de déperdition scolaire. C’est pourquoi, Mohamed Souaré, membre de la Ligue islamique régionale et un des conférenciers encourage les imams à aller au tréfonds de leurs contrées pour toucher le maximum de citoyens. « Nous pensons que les imams qui sont en permanence avec les citoyens doivent agir pour éviter des pratiques qui impactent l’épanouissement de la femme. Il faut aussi que les pères de familles aident leur épanouissement pour leur autonomisation et tout ceci pour un équilibre dans les foyers. La lutte contre les VBG doit être le combat de tous, car ces fléaux entravent la vie de nos femmes. Avec cette sensibilisation des leaders religieux, nous pensons que ces pratiques seront réduites », espère le conférencier.
Des émissions interactives autour de ces thématiques ont aussi été organisées dans plusieurs médias de Faranah. Le projet SWEDD à travers cette activité de communication pour le changement social et comportemental espère donc encourager la scolarisation de la fille mais aussi et surtout l’abandon des pratiques néfastes à l’épanouissement de la jeune fille.
Michel Yaradouno correspondant régional ledjely.com