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Diomaye Faye : après la consécration, place au travail

Ce mardi 2 avril, le Sénégal a servi à l’Afrique et au monde, l’ultime acte d’une série d’évènements et d’images qui consolident davantage le statut de maturité du pays de la Teranga. Littéralement revenu d’outre-tombe, le pays a vécu une émouvante cérémonie d’investiture pour son tout nouveau président. On devrait également se souvenir pour longtemps de cette scène pleine d’enseignement où on voit le président sortant Macky Sall se faire raccompagner du palais de la présidence par le nouvel occupant des lieux, son successeur. Que de belles images dans une Afrique trop longtemps associée aux violences pré et postélectorales et où l’alternance pacifique au sommet des Etats est une denrée si rare. Au cœur de cette fête de la démocratie, un homme : Bassirou Diomaye Faye. A 44 ans, il prend la tête d’un des plus importants pays de l’Afrique de l’ouest. Un parcours inédit pour celui qui, sortit de prison le 14 mars, se faisait élire dès le premier tour 10 jours plus tard. Mais pour celui qui a servi de Joker à Sonko, il va falloir très vite sortir de cette ambiance festive. Parce que le Sénégal et les Sénégalais attendent avec des défis concrets. L’emploi des jeunes, le panier de la ménagère, la lutte contre la corruption, les enjeux sous-régionaux, les rapports avec certains partenaires…ce sont des chantiers auxquels le jeune président devra s’attaquer effectivement, au-delà des promesses distillées dans un programme politique.

Deux ans quand Paul Biya devenait président

En soi, Bassirou Diomaye Faye est un symbole. Lui qui n’avait que deux ans quand son homologue Paul Biya du Cameroun prenait le pouvoir est certainement l’incarnation du rêve de milliers de jeunes africains. Son élection, à elle seule, est un motif d’espoir pour tous ceux qui, dans de nombreux pays du continent, se font encore piétiner par des aînés aussi voraces qu’insatiables. Ce nouveau président à la voix encore fluette est surtout la preuve qu’on n’a pas besoin qu’on vous fasse de la place. Qu’une jeunesse talentueuse, portée par ses ambitions et usant de stratégies pertinentes et méthodiquement exécutées peut faire advenir un renouvellement générationnel sans avoir besoin de s’appuyer sur une quelconque béquille et en empruntant la voie des urnes. Lui et les siens méritent donc les félicitations à eux adressées. Avec la jolie et inédite victoire qu’ils viennent de remporter, ils apportent une nouvelle pierre à l’édification de l’image d’un Sénégal qui se démarque positivement en particulier dans l’espace francophone africain. Au gré des grands rendez-vous politiques, ce pays engrange des acquis qu’il sera de plus en plus difficile de remettre en question.

Vite revenir à la réalité

Toutefois, le nouveau président sénégalais devra vite revenir à la réalité. Il n’a point le luxe de faire durer la célébration. Le Sénégal dont il hérite ne peut s’en accommoder. Bien sûr, les institutions sont fortes et les Sénégalais, attachés à certains principes et valeurs. Mais si les jeunes ont misé sur lui, c’est dans l’espoir qu’il aide à freiner la spirale meurtrière liée à la migration irrégulière. Ces millions de jeunes désœuvrés qui risquent leur vie en mer ou dans le désert en quête d’un ailleurs meilleur, il devra leur offrir une alternative à cette option sans issue. Maintenant qu’il est aux affaires, ses compatriotes s’attendent par ailleurs à ce que les prix sur le marché soient plus abordables qu’ils ne l’ont été sous Macky Sall. Ils souhaitent également qu’il engage tout de suite et maintenant une bataille sans merci contre la corruption, de manière à ce que tous ceux qui, sous le magistère du président sortant, se sont indument enrichis au détriment de la communauté nationale, rendent compte. Une frange non négligeable de ceux qui l’ont élu voudraient par ailleurs qu’il honore sa promesse électorale de redéfinir les rapports du Sénégal avec certains de ses partenaires dont en particulier la France.

Risques d’égarement

Bref, pour le tout nouveau président, c’est maintenant que le plus dur commence. Aligner des engagements, multiplier les promesses et faire rêver, ce n’est pas le difficile quand on est politique. La tâche la plus ardue réside dans le défi de la concrétisation des engagements. Plus d’un dirigeant s’y sont cassé les dents. C’est pourquoi Diomaye Faye, lui aussi, doit se préparer à affronter des moments moins fastes que ceux qu’il a vécus hier. Par ailleurs, il devra en permanence garder à l’esprit cette sage mise en garde du président du Conseil constitutionnel : « A l’heure où surgiront les inévitables tentations du pouvoir, l’ivresse de la puissance, les démons de la division, il faudra se souvenir de la main de Dieu dont la volonté domine et détermine inéluctablement les moments que nous vivons ». Un appel à la lucidité et à l’humilité face aux risques d’égarement auxquels les humains sont exposés. Qu’ils soient présidents ou non !

Boubacar Sanso Barry

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