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Escalade au Moyen-Orient : un allié de fait aux juntes en Afrique

Ce lundi 15 avril consacre un anniversaire qui n’a rien de joyeux pour les Soudanais. En effet, il y a un an jour pour jour, éclatait la guerre entre les frères ennemis que sont les généraux Al-Bourhane et Mohammed Hamdan Daglo. Des affrontements qui ont germé en plein cœur de Khartoum avant de s’étendre à d’autres régions du pays, avec à la clé plus de 3 000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés. Quant au Tchad, lui aussi sous une transition militaire, il attend la farce électorale du 6 mai prochain pour entériner la succession dynastique que tout le monde a vu venir. En Afrique de l’ouest, les quatre pays dirigés par des juntes militaires sont en passe d’échapper au contrôle des peuples qui les avaient pourtant acclamées. Comme c’est souvent le cas, les monstres se retournant contre leurs géniteurs, de Conakry à Niamey, en passant Bamako et Ouagadougou, ce sont les contre-pouvoirs que sont la presse, les partis politiques et les mouvements de veille de la société civile qui sont désormais dans la ligne de mire des autorités autoproclamées. C’est dire que l’incertitude règne partout. Or, avec l’escalade qui se dessine désormais au Moyen-Orient, la situation ne risque guère de s’arranger. Parce que cette dernière pourrait faire passer davantage l’Afrique et ses problèmes au dernier plan. Sans oublier que certains aspects de cette même escalade sont de nature à délégitimer encore un peu plus le discours moralisateur des Occidentaux.

Une géopolitique favorable au pouvoir kaki

Le temps et le contexte de la géopolitique mondiale jouent en faveur du pouvoir kaki en Afrique. Déjà, la guerre en Ukraine et la mobilisation unanime qu’elle avait suscitée de la part du camp occidental avaient aidé à consolider les pouvoirs de Assimi Goïta et de Ibrahim Traoré. Dans ces deux pays, en proie au péril terroriste depuis une dizaine d’années, les gros moyens mobilisés pour venir en aide à l’Ukraine face à la Russie, avaient été perçus comma la confirmation du discours selon lequel la lutte contre les djihadistes n’a jamais été ni sincère, ni authentique de la part de la France, de l’Europe et même des Etats-Unis. Ce qui avait très facilement aidé à faire passer l’appel à la rupture avec les chancelleries occidentales, d’une part, et de l’autre, au retour en force de la Russie de Poutine, dans ces deux pays.

La Palestine, ferment des ressentiments contre l’Occident

Eh bien, on pourrait assister au même effet avec les derniers développements dans le Moyen-Orient. Du reste, si la dynamique belliciste qui est montée d’un cran avec l’attaque massive de l’Iran contre Israël du week-end dernier, n’est pas stoppée. Il faut dire que la cause palestinienne est un ferment essentiel des ressentiments que le monde en général et qu’en Afrique en particulier, on nourrit contre le camp occidental. Aux yeux de l’Africain lambda, la Palestine symbolise tout à la fois l’injustice, le parti pris flagrant et le mépris dont se rendent coupables Washington et ses alliés européens. C’est ainsi que dans les rues de Conakry, on dénonce le deux poids deux mesures qui a consisté pour Joe Biden à aider à défendre l’Etat hébreu face aux attaques iraniennes, alors qu’il n’avait pas levé le moindre doigt après l’attaque du consulat iranien à Damas. On trouve également que c’est avec le silence coupable de tous les prétendus promoteurs des droits de l’homme occidentaux que d’innocents civils palestiniens se font massacrer par dizaines depuis des mois à Gaza par Tsahal, l’armée israélienne.

Une stratégie bâtie sur la peur et non sur la légitimité

On imagine qu’à Niamey qui, le samedi dernier, a accueilli une manifestation pour appeler au départ des troupes américaines du pays, les choses ne vont guère s’arranger pour les diplomates américains, après les évènements du week-end dans le Moyen-Orient. Et bien sûr, la soldatesque au pouvoir ne peut que se réjouir. En l’absence des Occidentaux enquiquineurs, çà et là, on est libre de dérouler son agenda et de soumettre encore un peu plus les peuples. Vu que les instances africaines elles-mêmes sont discréditées et notoirement inefficaces. Désormais, aux plus audacieux qui se risqueraient encore à émettre un son de cloche dissonant, on réservera soit la prison, soit l’exil. Ainsi, entend-on établir le pouvoir dans nos pays en transition. La stratégie porte davantage sur la peur que sur la légitimité.

Boubacar Sanso Barry

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