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Moribadou : un soulèvement contre Rio Tinto et ses sous-traitants débouche sur un mort

Situé sous le pied du mont Simandou, le plus grand gisement de fer inexploité au monde, le district de Moribadou, dans la sous-préfecture de Nionsomorodou (Beyla) est militarisé depuis ce mercredi matin. Ce, en raison d’une manifestation de jeunes qui protestent contre ce qu’ils qualifient de non-respect du code minier dans le recrutement. Les jeunes de cette localité, qui sont descendus dans les rues depuis ce 16 juillet 2024, accusent Rio Tinto et ses sociétés de sous-traitance, de favoriser les autres chercheurs de travail au détriment des jeunes de la localité, qui sont une main d’œuvre locale.

Selon une source terrée chez elle à Moribadou, les forces défense et de sécurité, ont envahi le village. « Ça tire partout, les autochtones ont fui le village, c’est seulement nous qui sommes venus chercher le travail qui nous sommes cachés dans les maisons. On a peur de sortir et on n’a rien à manger. On a appris qu’un jeune est mort par balles, le corps serait à l’hôpital préfectoral de Beyla », a raconté un citoyen que le correspondant régional basé à N’zérékoré a joint sur place via le téléphone.

A en croire notre témoin, les événements ont commencé depuis hier. « Les gens sont sortis pour bloquer toutes les issues du village qui mènent sur les sites où évoluent ces sociétés minières. Les jeunes en colère, dénoncent, le non-respect du code minier.  Ils accusent les sociétés qui sont ici, de ne pas les prendre mais plutôt des étrangers », a-t-il également rapporté.

Mais du côté des sociétés de sous-traitance du géant minier anglo-australien Rio Tinto, cette accusation est balayée d’un revers de la main. Joint au téléphone, un travailleur d’une société de sous-traitance qui a préféré garder l’anonymat explique : « Rien ne peut se faire dans la violence. Aujourd’hui, on accuse les sociétés qui sont là, de ne pas recruter les natifs d’ici et de ne pas respecter le code minier.  Par exemple, pour ce qui est de la restauration, du gardiennage et de certaines activités physiques, on a donné l’avantage à la main d’œuvre locale. Pour ce qui est du code minier, il est clair, il y a des postes, on prend en compte la compétence. Si les sociétés ont besoin par exemple des spécialistes dans un domaine, c’est un appel d’offre qui est lancé. Là, on recrute sur la base de compétences. Donc, on ne sait pas de quoi on nous », a expliqué ce dernier.

Plusieurs renforts des forces de défense et de sécurité sont déployés sur le terrain. Aux dernières nouvelles, les autorités régionales et celles préfectorales de Beyla, se déploient pour ramener la quiétude.

En attendant, les habitants de Moribadou ont déserté le village, pour trouver refuge en brousse. Cela, notamment parce que le précédent Zogota de 2012 est encore dans toutes les têtes.

Niouma Lazare Kamano, correspondant régional pour ledjely.com

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