Le tronçon qui va du carrefour de Kagbelen au Km5, à la rentrée de la commune urbaine de Dubréka, n’a pas toujours été en bon état. Long d’à peine 10 km, mais il n’a jamais été autant dégradé que l’image qu’il offre aujourd’hui. En voiture ou sur moto, on y passe au moins 1 heure. Et on en sort toujours avec le corps tout endolori.
Du fait des crevasses qui tapissent la voie, on passe des heures dans les énormes bouchons incarnés par les longues files de gros porteurs. Si ce ne sont des engins en panne qu’on trouve stationnés quelquefois au beau milieu de ce que fut jadis une chaussée. Fissuré, brisé et finalement en lambeaux, le bitume laisse place à de véritables nids d’éléphants qui, sans cesse continuent de s’élargir.
Quand il pleut, comme c’est aujourd’hui le cas, le sol est rendu glissant par la boue rougeâtre qui contraint les motards, en raison des risques de chute ou d’accident, à avancer prudemment.
« Nous prions les autorités de reconstruire cette route, aujourd’hui presqu’impraticable », implore un chauffeur. « Des heures pour arriver à destination. Il n’y a pas une seule semaine sans que nous nous rendions au garage pour remplacer une pièce ou dépanner quelque chose sur nos voitures », renchérit Aly Badara, son voisin.
Ce cri de cœur, ceux qui l’ont émis eux-mêmes ont conscience qu’il a très peu de chance de changer quoi que ce soit à l’état de ce tronçon. Parce qu’en chœur, tous deux confient qu’en fait, « depuis que le pont Paul Kagamé a été inauguré, l’Etat s’est détourné de nous ».
Fodé Soumah