Dans la région de Kankan, ce sont deux consortiums qui avaient été retenus pour la mise en œuvre des activités communautaires du projet régional d’autonomisation des femmes et le dividende démographique au sahel (SWEDD). Quelques mois après le démarrage des activités à eux confiés, le comité de pilotage vient évaluer l’impact de des interventions sur les communautés et bénéficiaires et s’enquérir des goulots d’étranglement. Tous les sectoriels du projet SWEDD de la Guinée sont mis en contribution pour des résultats plus reluisants comme pour dire que l’Etat guinéen et la Banque mondiale, partenaire financier du projet, attachent du prix à la réalisation des activités et à ce que celles-ci impactent positivement les communautés ciblées.
Les sous-projets “Maintien des filles à l’école” et “Autonomisation des femmes” confiées respectivement aux consortiums “AGIL International-CENAFOD-Maison Mère” et “Care International-AID” sont à l’agenda de la mission de supervision. Le secrétaire général du ministère du Plan et de la Coopération internationale, par ailleurs Président du Comité de pilotage national, évalue le travail fait sur le terrain. Partout, il prend le temps d’échanger attentivement avec les acteurs sur les difficultés recensées et insiste sur le caractère participatif et inclusif de la démarche. A en croire Kabélè Soumah, avec cette mission de supervision, les membres du Comité de pilotage ont à cœur d’identifier les obstacles, pour conférer aux activités du projet toute l’efficacité requise.
« Les gens ont travaillé depuis un bon moment et c’est donc normal de superviser les réalisations des ONG. L’étape de Kankan fini sur une note de satisfaction. On a commencé cette mission par rencontrer les autorités, les ONG, les partenaires du système des Nations unies notamment UNFPA. Nous avons échangé autour des activités réalisées et on a débattu des mesures d’urgence à prendre pour atteindre les objectifs. On ne s’est pas limité à ce niveau, nous nous sommes rendus sur le terrain pour rencontrer les bénéficiaires directs. Dans les écoles qui accueillent les filles vulnérables pour les cours de soutien, on a senti leurs motivations, leurs engagements dans les classes et là, il faut dire que nous sommes vraiment satisfaits », a indiqué d’entrée le secrétaire général du ministère du Plan et de la Coopération internationale.
C’est au collège SOS et au lycée Morifindjan Diabaté que se tiennent les cours de soutien à aux filles issues de familles vulnérables. L’approche est saluée à sa juste valeur par les bénéficiaires lesquelles se disent prêtes à aborder les sujets du BEPC sans soucis. C’est le cas de Fanta Diané que nous avons interrogée au lycée Morifindjan Diabaté. « Nous sommes là depuis un mois et ces cours de soutien m’aident énormément. Je constate que mon niveau de compréhension des cours s’est largement amélioré et cela sans payer un seul franc. Je peux vous dire déjà que grâce à cette initiative, je vais décrocher le BEPC l’année prochaine », promet-elle.
Kadiatou Dioubaté, quant à elle, a tout abandonné pendant ces vacances pour se concentrer sur les cours de soutien du projet SWEDD. Déjà, elle s’exprime aisément et sa maman, plutôt de sa fille, prie pour l’initiative se pérennise. « Je suis une personne handicapée et vous savez que payer le cours est coûteux chez nous ici. Mais avec ça, on ne donne rien et cela allège nos dépenses. On se bat pour la parité entre filles et garçons mais cela ne peut être possible que si les filles partent à l’école. Il y a longtemps que j’ai entendu parler du projet SWEDD mais cet acte me touche à plus d’un titre et je suis bien contente. Ma fille m’a aussi dit que SWEDD allait les doter en kits scolaires. Cela va beaucoup nous aider car il y a beaucoup de choses à faire », se réjouit Mariama Kaba.
A Batè Nafadji, la mission visite les plates-formes installées par le consortium Care- AID qui développe le volet autonomisation des femmes. Des réunies pour développer des activités pouvant booster leur autonomisation. Odia Keita, présidente du groupement Djamanadiaya porte la voix de ses collègues : « On était fatiguées par les travaux mais nous constatons un changement depuis l’installation des plates-formes multi fonctionnelles chez nous. Nous sommes les porteuses des familles et si nous avons des activités économiques à côté, cela nous aide énormément. Nous disons merci à l’Etat guinéen, à la Banque mondiale et à tout le monde », confie-t-elle.
Les jours à venir, les missionnaires promettent d’apporter du sang neuf dans certains compartiments de ces activités communautaires. En tout cas, les membres du comité de pilotage promettent de tenir compte des observations du terrain. « On a constaté quelques goulots d’étranglement et les ajustements seront opérés pour que les bénéficiaires de certaines composantes soient de plein pied dans les activités », promet le chef de la mission, Kabélè Soumah.
La préfecture de Siguiri va être la prochaine étape de cette mission de supervision
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com