Quatre ans après avoir été battu par Joe Biden, Donald Trump fait son retour à la maison blanche. Le milliardaire a été élu à l’issue de l’élection présidentielle du 5 novembre 2024 face Kamala Harris, la candidate démocrate et vice-présidente. Pour Mamadou Oury Diallo, Président du Mouvement des Patriotes Libéraux, cet événement marque un véritable « raz-de-marée », malgré les obstacles rencontrés par le candidat républicain.
Donald Trump fait un retour fracassant à la Maison blanche. Une victoire historique pour les républicains, une défaite cinglante pour les démocrates. Pourtant, « Au départ, Donald Trump semblait désavantagé par les scandales judiciaires qui le suivaient de près, sans oublier la montée en puissance de Kamala Harris, fraîchement arrivée dans l’arène politique », explique Mamadou Oury Diallo. Cependant, malgré une tentative d’assassinat avortée, Trump est revenu sur le devant de la scène avec vigueur, conservant ses positions fermes. « Il est resté droit dans ses bottes, réalisant son fameux ‘Trifecta’ et démontrant une détermination à bouleverser l’ordre mondial », poursuit-il.
Mamadou Oury rappelle que Donald Trump est connu pour son approche protectionniste, ce qui pourrait signifier des retraits des États-Unis de certains engagements internationaux, comme les accords de Paris sur le climat. « Il est possible qu’il soutienne encore davantage des alliés comme Benyamin Netanyahou dans le conflit israélo-palestinien. La nomination d’un ambassadeur pro-colonisation en Israël en est une preuve », ajoute Diallo.
Quant à l’OTAN et au conflit russo-ukrainien, la situation pourrait se compliquer. « Avec Trump, l’engagement militaire et financier des États-Unis envers l’Ukraine pourrait chuter radicalement, voire s’arrêter si l’on se fie à son impulsivité», affirme-t-il. Cette incertitude peut pousser l’administration Biden à accélérer ses financements pour l’Ukraine, de peur que Trump ne suspende ces aides à son retour au Bureau ovale.
Concernant l’Afrique, il est a rappelé que durant son premier mandat, le président américain ne s’est jamais rendu sur le continent et n’y a pas montré d’intérêt hormis la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Et lors de sa campagne électorale, il n’a même pas prononcé le mot Afrique. C’est pourquoi, Mamadou Oury Diallo souligne que Trump n’a jamais véritablement focalisé son attention sur le continent. « Il n’a pris aucun engagement lors de son premier mandat, et n’a même jamais visité le continent africain », rappelle-t-il. Oury estime que cette tendance se poursuivra, encourageant les pays africains à se recentrer sur leurs propres intérêts. « L’Afrique doit créer son propre Africa First’ pour améliorer le bien-être de ses peuples », déclare-t-il. Toutefois, il ne néglige pas l’influence que Trump pourrait exercer de manière indirecte, notamment via des projets privés comme Starlink, le réseau satellite d’Elon Musk, un allié de Trump, qui peine à s’implanter dans les télécommunications africaines.
L’autre projet de Donald Trump le plus inquiétant, est sa promesse d’expulser des millions de migrants en situation irrégulière, dont bon nombre d’Africains. « L’immigration est souvent un thème électoral dans les pays occidentaux. Même si Trump prend des mesures plus strictes pour fermer les frontières et intensifier les contrôles, ces expulsions devront se conformer aux lois et aux droits humains », analyse-t-il, écartant ainsi l’idée de rafles de masse. Le Président du Mouvement des Patriotes Libéraux, estime toutefois que cette rhétorique pourrait accentuer les tensions et amplifier le débat sur l’immigration.
Le retour de Donald Trump au pouvoir suscite des interrogations sur ses répercussions économiques mondiales, en particulier en Afrique. Mamadou Oury Diallo considère cette réélection comme une opportunité pour les dirigeants africains de se concentrer sur les priorités locales et de s’affranchir du regard extérieur. Pour lui, le mot d’ordre est clair. « l’Afrique doit devenir sa propre priorité, indépendamment des politiques fluctuantes des grandes puissances », conclut-il.
Thierno Amadou Diallo