Les conducteurs de taxis motos ont pris d’assaut les rues de la commune urbaine de N’Zérékoré, ce vendredi 22 novembre pour dénoncer l’assassinat d’un des leurs, hier jeudi sur la route de Gönoh. Cette manifestation a plongé le centre-ville dans une paralysie totale avant l’intervention des forces de l’ordre avec l’usage des grenades lacrymogènes.
Cette colère fait suite à l’assassinat d’un conducteur de taxi moto sur la route de Göno. Le jeune a été déplacé par ses clients qui vont l’assassiner par la suite avant d’emporter sa moto. Du siège du syndicat des conducteurs de taxis motos en passant par le commissariat central de police, ces jeunes très remontés ont érigé des barricades sur certains axes du centre ville pour faire entendre leur voix.
« Chaque jour, on enregistre l’enlèvement de nos motos par des bandits. Et ça, c’est dès que la fin d’année approche que les conducteurs de taxis motos deviennent des cibles, soit ils sont abattus, soit blessés ou soit ce sont des motos qui sont emportées », explique un conducteur de taxi moto.
Les conducteurs de taxis motos reprochent également à leurs représentants syndicaux de laxisme dans la gestion des situations des conducteurs en détresse.
« Quand l’acte s’est produit, les structures du syndicat ont été informées. Mais très malheureusement, la plupart de ces syndicats n’ont pas été sur place et ne prennent pas de dispositions pour notre sécurité. C’est ce qui nous a poussés à sortir », relate ce conducteur.
Trop, c’est trop pour cet autre conducteur. Il est temps que la pratique cesse dans la ville de N’zérékoré.
« Avant hier, un taxi-maître est descendu de sa moto au quartier Tilépoulou vers 1h du matin. Un autre au quartier Bellevue a été poignardé et c’est avant hier, il a subi une opération générale à l’hôpital régional. Trop c’est trop, on veut que justice soit rendue », interpelle notre interlocuteur.
Du côté du syndicat, on se dit surpris de cette réaction des conducteurs de taxis motos et rejette les accusations de laxisme.
« Hier, dès qu’on a été informé, une délégation du syndicat s’est rendue sur les lieux et de là-bas, on est allé à la morgue avec le corps. Comme le corps n’était pas identifié, une fois au bureau, on a carburé quelques motos, on a donné la photo de la victime de passer de gare en gare afin de l’identifier. On est resté dans ça, hier soir, certains taxi-maîtres sont venus s’en prendre à notre siège et le saccager. Et ce matin, pendant que le président était à la morgue, on a vu un important groupe de jeunes taxi-maîtres surchauffés venir vers nous au siège avec des cailloux. On ne sait pas pourquoi ils nous attaquent. Ce n’est pas nous qui disons aux bandits de les attaquer », se défend Mory Diané, vice-président du syndicat des taxis-moto de N’Zérékoré.
Avec l’intervention des forces de l’ordre, plusieurs conducteurs de taxis motos ont été interpellés. La victime qui a été finalement identifiée répondait au nom de Mamadou Saliou Diallo et il a été inhumé ce vendredi, après la prière de 14 h.
Niouma Lazare Kamano, depuis N’Zérékoré