À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, célébrée le 9 décembre de chaque année, l’Association guinéenne pour la transparence (AGT) a publié une déclaration dénonçant la persistance des pratiques corruptrices et appelant à une mobilisation générale pour y mettre fin. Sous le thème des Nations Unies « Unir les jeunes contre la corruption : façonner l’intégrité de demain », l’AGT a dressé un tableau préoccupant de la situation en Guinée.
Selon l’AGT, « la Guinée est l’un des pays d’Afrique les plus corrompus », malgré les nombreuses réformes annoncées depuis l’arrivée au pouvoir du Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) en 2021. L’organisation déplore que « les attentes élevées de la population n’aient pas produit d’effets positifs sur la vie des citoyens », souligne l’AGT.
L’association pointe également l’instrumentalisation politique des jeunes, souvent utilisés comme outils de propagande, alors qu’ils sont confrontés à de nombreux défis tels que « le chômage, l’immigration clandestine, l’exploitation sexuelle et l’alcoolisme », pouvait-on lire dans le document.
En matière de gouvernance, l’AGT dénonce des pratiques qui gangrènent l’administration publique, notamment « le détournement des fonds publics à des fins de propagande », « l’absence de mécanismes adaptés pour lutter efficacement contre la corruption » et « les menaces contre les lanceurs d’alerte ».
L’association n’est pas restée seulement dans les dénonciations, mais elle a aussi proposé des mesures : « Accélérer les réformes juridiques et institutionnelles ; diligenter des audits dans les secteurs stratégiques ; garantir une justice impartiale au service des citoyens ». Elle appelle également à une meilleure implication des jeunes et de la société civile dans les mécanismes de prévention.
Dans sa déclaration, l’AGT conclut avec une mise en garde : « Combattre la corruption, car ne rien faire, c’est laisser faire ». Ce cri d’alarme souligne l’urgence d’agir pour rétablir la confiance entre les citoyens et leurs institutions et faire de la lutte contre la corruption une priorité nationale.
Thierno Amadou Diallo