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Libéria : les querelles politiques ont-elles mis le feu au parlement ?

Une bonne partie du siège de la chambre de représentant du Libéria a été réduit hier en cendre. Suite à un immense incendie qui s’y déclaré tôt hier mardi, le bâtiment a été littéralement emporté. Alors que de loin on pouvait apercevoir les colonnes de fumée noires, les secours aux moyens limités, ont mis des heures avant de venir à bout des flammes. Et bien sûr, les dégâts sur le bâtiment et sur les objets à l’intérieur sont d’envergure. Mais ce qui serait encore plus dramatique, c’est s’il s’avérait que le sinistre, comme l’indiquent certaines sources officielles, était d’origine criminelle. Et surtout si un tel acte était tant soit peu lié au bras-de-fer entre le président de l’Assemblée générale et un groupe de 43 députés qui, depuis des semaines, appellent à sa destitution. Ce que ce dernier persiste à contester.    

Le président libérien lui semble privilégier la piste d’un incendie criminel. Ainsi, a-t-il promis que l’acte ne sera pas toléré. Plus tard, au cours d’une conférence de presse dans laquelle il s’exprimait, un responsable de la police libérienne était quant à lui plus explicite quant à cette piste criminelle. Grégory Coleman allant jusqu’à ne pas exclure qu’un produit inflammable ait été intentionnellement utilisé pour donner à l’incendie l’intensité avec laquelle il a sévi. Et les premiers soupçons s’orientent tout naturellement vers les deux camps qui s’affrontent autour de l’appel à la destitution controversée du président de la Chambre des représentants, Jonathan Fonati Koffa. D’autant que ces derniers jours, dans le sillage de leurs affrontements, on a enregistré quelques incendies suspects. Encore qu’il est, au stade actuel, deviner lequel des groupes opposés avait un quelconque intérêt à réduire ce bâtiment en ruines.

Mais sait-on jamais, nos politiciens ont souvent des agissements qui défient la logique et le bon sens. Autrement, ce n’est pas au Libéria, un pays qui tente péniblement de se remettre des années de guerre et qui manque pratiquement de tout, que des mésententes entre députés devraient amener à mettre volontairement le feu au bâtiment qui abrite une des institutions les plus importantes du pays. Que les députés, pour de supposés conflits d’intérêt et de mauvaise gestion qu’ils ne réussissent pas toujours à prouver, veuillent destituer le président de l’Assemblée nationale, quoi de plus normal ? Mais dans ce cas, qu’ils rallient du monde à leur cause, pour mobiliser le quorum de 49 parlementaires que le président de l’Assemblée nationale exige. Quant au chef de la Chambre des représentants, il est également de son droit de se défendre et de vouloir ne pas se soumettre à la motion de destitution, si notamment le quorum n’est atteint. Mais aucun de ces protagonistes ne peut valablement se prévaloir d’un tel bras de fer pour justifier le sort qui a été hier réservé au siège de l’Assemblée nationale. Parce que ce serait tout simplement absurde.

Boubacar Sanso Barry  

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