Toujours pas de nouvelles des acteurs de la société civile. Six mois se sont écoulés depuis la disparition mystérieuse de Foniké Menguè et Billo Bah, deux figures emblématiques du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Leur absence continue de susciter des interrogations et une vive émotion parmi les citoyens guinéens, qui dénoncent une situation alarmante pour les droits humains et la démocratie.
Pour de nombreux citoyens, le calme apparent de la population face à ces disparitions est préoccupant. Amadou Justin Bandja, un citoyen engagé, exprime son incompréhension. « Des militants qui se battent pour la démocratie disparaissent, et pourtant la population reste silencieuse. Il faut que nous nous réveillions et réclamions leur retour, sinon, leur combat semblera vain », incite-t-il.
Cette disparition, qualifiée par plusieurs comme un kidnapping, reflète, selon lui, une forme de dictature où la sécurité des citoyens n’est plus garantie.
Alpha Oumar Diallo, un autre citoyen, rappelle que la disparition de Foniké et Billo est une atteinte aux valeurs démocratiques. Il dénonce un régime du CNRD qu’il accuse de vouloir briser la résistance citoyenne. « Depuis leur enlèvement, leurs familles vivent dans l’angoisse. Ce régime pense nous intimider, mais il se trompe. Ces méthodes renforcent notre foi en une Guinée libre. Tant que je ne vois pas leurs corps, je garde espoir qu’ils sont en vie », dit-il.
Il voit en Foniké et Billo des symboles de la résistance face à un système qu’il qualifie d’«oppressif».
Thierno Amadou Diallo, pour sa part, met en lumière les contradictions des autorités de transition, qui avaient promis de protéger les droits civiques. « Le président de la junte avait promis qu’aucun citoyen ne mourrait ou ne serait emprisonné pour ses opinions politiques. Pourtant, les deux militants ont été arrêtés sous les yeux de témoins par des forces de l’ordre. Le gouvernement nie toute implication, mais qui d’autre aurait intérêt à les kidnapper ? », s’interroge-t-il.
Il déplore un recul démocratique marqué par des arrestations arbitraires et un climat de peur avec le musellement des voix dissidentes.
Ibrahima Sory Condé insiste sur l’importance de ne pas laisser ces événements sombrer dans l’oubli « Foniké et Billo ont défendu des valeurs démocratiques pour une transition mieux conduite. L’histoire retiendra la violence et la répression de ce régime. Mais nous, citoyens et intellectuels, devons continuer à revendiquer nos droits et à défendre la démocratie », soutient-il.
Il appelle à une prise de conscience collective pour résister à ce qu’il considère comme une tentative de destruction des acquis démocratiques.
Thierno Amadou Diallo