Comme annoncé dans notre précédent article, le délibéré dans l’affaire de l’ex-Premier ministre Dr Ibrahima Kassory a été prorogé au 27 février prochain pour des raisons de calendrier. Après cette décision de la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières, Me Sidiki Bérété, l’un des avocats du prévenu, estime que la condamnation de son client sera purement politique et une tentative de le disqualifier. Il espère cependant que la justice prévaudra et que le droit triomphera.
« Nous restons fermes. M. Kassory est malade et demande à être soigné. Nous restons catégoriques : nous vous prions de constater que les 15 milliards pour lesquels la coordonnatrice devant la CRIEF a été jugée sont du même montant que ceux pour lesquels M. Kassory est poursuivi. À ce jour, 12 milliards sont logés à la Banque centrale. Et nous réitérons que les 3 milliards concernent un appel d’offres dont l’actuel ministre de l’Énergie a bénéficié pour l’entretien sanitaire des hôpitaux de la République. S’il est poursuivi pour cela, il s’agit d’une détention politique. Nous attendons certainement une décision de disqualification taillée sur mesure. Mais à part cela, M. Kassory ne se reproche rien, que ce soit aujourd’hui ou ailleurs. Nous gardons notre destin et notre foi », a déclaré Me Bérété.
Cependant, selon l’avocat, il est regrettable de priver des hauts cadres qui ont servi ce pays de leur liberté. « L’attente est longue, nous sommes fatigués de cette détention préventive qui dure depuis plus de 3 ans dans une république. Nous prions Allah pour que le destin soit au rendez-vous et que la République soit respectée afin que ces hauts cadres soient honorés, car Kassory ne mérite pas cela, tout comme la plupart des hauts cadres ayant servi ce pays. Si des disqualifications purement politiques sont faites, sans penser à Dieu, c’est le souverain qui décide », poursuit-il.
À la question de savoir si cette prorogation lui rend plus optimiste quant à l’issue du procès, Me Sidiki Bérété répond : « Non. Un citoyen à qui on a refusé les soins, un citoyen dont la liberté a été ordonnée même par une décision de justice internationale de la CEDEAO, mais que l’on a refusé d’exécuter. Un citoyen qui a été libéré ici devant la CRIEF avec un cautionnement de 3 milliards, mais que l’on a refusé de libérer. Vous attendez quoi maintenant des responsables ? »
Balla Yombouno